La résurrection signifie le renouveau, la renaissance, le printemps de la vie, le retour à la beauté de la vie originelle .
La résurrection rythme le retour à la Réalité de la Vie. C’est l’éveil de tout ce qui sommeillait en nous et qui n’était pas encore manifesté.
La résurrection est le salaire de la foi. Elle témoigne du salut toujours possible en condamnant la mort du fait. La Résurrection du Christ manifeste l’Amour de Dieu au-delà de la mort dans le principe de la Vie : l’éternité. La Résurrection justifie le chemin de l’ Evangile qui ramène le pèlerin à la vraie vie. Par Sa Vie, Sa Mort et Sa Résurrection, réunies dans le principe d’unité de l’Esprit de Dieu, le Christ est la manifestation de l’immortalité.
La mort pour le chrétien n’est pas naturelle, ce n’est pas une fatalité mais une ascèse nécessaire de l’appartenance pour connaître la liberté. Pour comprendre la mort il faut saisir la globalité de la vie. L’ego sépare le corps de l’âme et de l’esprit.
Le Christ n’appartient pas au passé, Il est nôtre avenir au-delà de ce que nous pouvons être. Il est la promesse qui (qu’Il) nous est donnée de vivre. Intégrer la Vie c’est accomplir sa vie dans sa plénitude à l’image du Christ. Le but de la vie c’est la Vie. Ne plus s’appartenir pour appartenir à la Vie.
Vivre la résurrection c’est quitter son enveloppe charnelle pour prendre corps à la vie en faisant corps avec le Christ. Le corps vivant est le corps dans sa plénitude. Le corps est tout ce qui prend forme, tout ce qui a du sens, tout ce qui génère la vie par la transcendance du fait. Le corps est tout ce qui donne de la consistance à nôtre vie. La chair c’est le noyau de cette vie que renferme le corps. C’est parce que la chair est tellement chère à nôtre cœur que l’Amour triomphera toujours de la mort. La mort c’est la rupture avec le « Je suis »,Yahvé, le Nom qui nous donne un autre nom : celui de Vivant. La mort c’est l’absence totale de foi. La Miséricorde de Dieu c’est Sa Foi et son Amour qu’IL place en l’homme pour le rétablir dans son intégrité. Le corps vivant c’est le corps dans la plénitude du « Je suis » ; le Je et l’Etre c’est Jésus. L’Alliance du Non-manifesté et du manifesté. La mort c’est la rupture avec le je suis, le corps fondamental. Dieu est le fondement de ce qui prend corps, de ce qui fait corps. Ce qui prend corps c’est ce qui prend du sens ; le sens de la vie c’est le retour à Dieu. Le sens de la résurrection c’est le passage du fait à l’Esprit. L’abandon de l’ego pour que la Volonté de Dieu s’accomplisse transforme le cœur de l’homme en véritable réceptacle de l’Esprit Saint, ferment de la vie nouvelle. L’humilité, la simplicité, sont les conditions nécessaires pour participer, dès maintenant, à la vie du Christ.
Le scandale de la chute (et non sa tragédie), tient à la résignation. L’innocence et non l’inconscience permet au corps de devenir adulte et ainsi de faire l’expérience de la création, comme un enfant dans sa pureté fait l’expérience de la vie. Le mystère de la résurrection se révèle dans la désaliénation au moi pour appartenir à la vie. Le Christ est celui par qui l’orgueil est terrassé. La résurrection est le fondement de la Parole de l’Evangile. La Parole est la preuve de la Résurrection. La Vérité tient au triomphe de l’Esprit sur le fait, de la Vie sur la mort.
Le christ par sa mort, en terrassant l’orgueil, nous a donné un nouveau corps. Thomas en voulant voir le cadavre du Christ touche à la résurrection. C’est le passage de la vue à la vision, le témoignage du retour au non-manifesté, de la Présence de la Sur-nature au- delà de la nature. La Résurrection transforme la vue obscure du fait en vision claire de l’Esprit. Elle manifeste le point de rencontre de la Volonté de Dieu sur terre comme au ciel. Le Royaume, la vision de Dieu et l’union à Christ sont les privilèges du vouloir.
Grâce à la Résurrection du Christ le mur de la séparation disparaît. Ainsi le « Ou » s’efface devant le « Et ». L’Unité entre les deux mondes est rétablie. L’Œuvre de la Résurrection nécessite du temps ; le temps de l’accueil, de la culture de la Parole, de la conscience universelle pour préparer Nôtre résurrection, la Résurrection du Corps que nous formons avec l’Autre. En effet le salut passe par l’Autre. Saluer l’Autre c’est témoigner le Vivant dans l’autre. Comprendre le Mystère de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ c’est intégrer à sa propre vie son message d’Amour universel, en ne laissant personne sur le bord du chemin. Saluer l’Autre est une bénédiction qui témoigne de la victoire de l’Espérance sur le désespoir, de la Transfiguration sur l’imagination. Nous nous sauvons en saluant l’Autre, en mettant en lui toute nôtre espérance, en rompant avec la tragédie de nôtre ego.
Pour le chrétien la mort n’est pas naturelle ! C’est son espérance de vie nouvelle. Sa première mort et résurrection c’est le baptême : de l’immersion du vieil homme émerge l’homme nouveau, purifié pour vivre avec le Christ. Par l’onction il reçoit l’Esprit saint et se trouve transformé. Par l’eucharistie il fait corps avec la vie du Christ : la Vie en Christ, grâce à ces trois sacrements, c’est quand le Christ vit en soi. Le « Ici et maintenant » du Christ est ainsi accompli pour vivre la Beauté de sa Vie (Sa plénitude), la sagesse de Sa Passion, la promesse de sa Résurrection dans la mort.
Dieu aime tous les siens. Les athées comme les croyants seront ressuscités mais seuls les témoins de Son Amour vivront dans la Béatitude. Dès cette vie sur terre il nous faut affirmer la Volonté de Dieu, pour que Sa Volonté s’accomplisse.
La Parole bénit, affirme, confirme le salut… (Le Verbe incarné, Sa Vie, Sa mort et Sa Résurrection, les Apôtres et tous les Saints et maintenant nous-mêmes pour donner un sens à nôtre vie).La vie nouvelle est une vie conforme à nôtre nature profonde, à nôtre essence et non nôtre apparence. C’est le point de rencontre de sa nature humaine exempte de tout pêché, et de sa nature divine. La résurrection n’est pas seulement fait, elle est porte de passage où nous recevons de nouveaux dons, de nouvelles possibilités de vie.
Saint Grégoire Palamas dit dans son Homélie sur la Transfiguration : « La lumière de la Transfiguration du Seigneur n’a pas commencé et n’a pas pris fin, elle resta incirconscrite (dans l’espace) et imperceptible pour les sens, bien qu’elle fut contemplée par les yeux corporels… Mais par une transmutation de leur sens les disciples du Seigneur passèrent de la chair à l’Esprit ». Pour voir la Lumière divine avec les yeux corporels, comme l’ont vu les disciples sur le Mont Thabor, il faut participer à cette lumière, être transformé par elle dans une mesure plus ou moins grande ; Dans une autre Homélie, Saint Grégoire de Théssalonique dit : « Celui qui participe à l’ énergie divine devient lui-même Lumière ; il est uni à la Lumière, et avec la Lumière il voit, en pleine conscience, tout ce qui reste caché à ceux qui ne reçoivent pas cette grâce ».
De l’image de l’Homme créé par Dieu, en passant par la création de l’Homme à Sa Ressemblance, la Résurrection participe au Principe du retour à la vie éternelle auprès de Dieu, à l’accomplissement total du renouveau perpétuel de la Vie. Vie éternelle ou vie n’ayant plus besoin d’être renouvelée puisqu’à La Source, elle est devenue en Unité, Source de Vie.