JOYEUSES FÊTES DE PÂQUES !

 JOYEUSES FÊTES DE PÂQUES!

« Quand est-ce que tu écouteras Ma Parole avec ton cœur? Sans quoi il n’ y aura plus sur cette Terre ( qui n’est pas la Terre Sainte de l’intériorité) que pleurs et grincements de dents! »dit Dieu dans le Deutéronome de Moïse, chapitre 8.

Car, quand l’homme écoute, toutes les portes du Ciel comme de la Terre, de l’Univers visible, comme Invisible, s’ouvrent pour lui.

Ces Pessahs , ces Portes de Passage sont celles :

                                  – du Salut de l’Humanité : l’Intériorité.

                                  – De la Porte du Ciel : de la Résurrection pleine et parfaite.

                                  – De l’Au-delà : de la Genèse et de la Création.

A travers toutes ces Portes s’accomplit « le partage, le pardon, le sacrifice » qui nous permettent « de nous aimer les uns les autres, comme Il nous a aimés », lors de Sa Venue sur Terre.

« Quand l’homme extérieur court à sa ruine, l’Homme intérieur se renouvelle sans cesse! »(Saint Paul).

La Voie Sacrée de la Parole Vivante est libération de l’âme, purification de l’esprit, simplification de la vie personnelle, qui mène l’être à sa pleine et parfaite résurrection en lui, avec lui, pour lui, comme pour l’autre. C’est le sens du Tout Autre; l’accomplissement du «Monos»: Principe Unique de toute chose. «Père, Comme Toi et Moi, nous ne faisons qu‘Un, qu’ils fassent tous Un pour que nous soyons Tout en tous.» C’est le Point qui définit le Cercle; le Cercle qui signifie le Centre. Le Centre du Cercle est aussi le Centre de la Croix, la Porte de Passage de la Mort à la Vie, pour le rayonnement de Sagesse et d’Amour de la Conscience Suprême.

«Un seul être vous manque et tout est dépeuplé!» Cette conscience devient affirmation, révélation de la Vraie Vie, pour celui qui suit le Chemin de la Conversion. Le Chandelier à 7 branches des Juifs (les 7 Jours de la Création), le Livre aux 7 Sceaux de l’Apocalypse, la Semaine Sainte de Jésus qui le mène de la Mort (La  Chute) à La Vie en Christ ( La Résurrection) pour que l’Homme voit et vive avec Lui, son retour au Père, en Fils prodigue… C’est le sens de la «Fête des Pains sans levain» qui nourrit l’Humanité toute entière, débarrassée des «vieux ferments»de la Chute : «de la conduite superficielle de ses pères»

Le Christ est la Parole Vivante; Il est ce Corps livré (Le Livre du «ET») pour nous en rémission des péchés ( La Tentation) de la multitude. C’est «la Quête de l’Homme du Saint Graal» qui le mène à sa Mort en christ pour sceller avec le Christ Lui-Même l’ Alliance Nouvelle Infinie et Éternelle!

Le Rituel ( le Rite du «El») de la Communion est l’Initiation constante, permanente à la Présence: «Ceci est mon Corps livré pour vous…Ceci est Mon Sang versé pour la Multitude en Rémission des péchés…» Tout tend vers le «Et», vers l’Unité!

Ainsi, avant de fêter Sa Résurrection et pour pouvoir, enfin et véritablement, fêter la Résurrection, il  nous faut Principiellement mourir! Mourir en être éclairé, initié, à la Mort spirituelle, à la Mort essentielle, à la Mort ontologique en christ pour voir le Christ Vivant, Ressuscité en «Premier-Né d’entre les morts». Chaque Baptême de l’Eau, du Sang, et de la Mort, est Porte de Passage pour le retour de l’âme et de l’esprit de l’être à sa nature divine originelle.

Sa Résurrection est bien notre résurrection; notre résurrection est Sa Résurrection! « 

Le Principe «Un» de toute chose est rétabli: I.N.R.I. «Le Royaume des Justes» comme l’«Intégrité de la Lumière» sont rétablis!

 Parce que votre Père est Parfait, vous êtes parfaits! » Jean, 12. C’est le 7e Jour du Shabbat : la Restauration en Trois Jours de l’Abbaye, Son Elevation , Son Evolution, Sa Richesse de Sagesse et d’Intelligence, fait d’Elle Une Seule et Même  Source d’Eau Vive qui jaillit jusqu’à la Vie Éternelle.

 Mourir pour certains ( la Foi retrouvée sur le Chemin de l’Espérance), à notre humanité pleine de faiblesses, de doutes, d’angoisses, d’incertitudes; à notre inhumanité, notre bestialité, notre monstruositépour d’autres (plongés dans les Eaux du Déluge de l’inconscience)… Mourir  à son égo, son orgueil, son égoïsme, son égocentrisme, à sa petite vie existentielle; qui ne serait plus que matérielle pour ne plus pouvoir être spirituelle? Mourir au besoin, c’est Mourir dans la Nécessité pour vivre de l’Unique Nécessaire : l’Amour de Dieu. « Vous devez renoncer à tout ce que vous avez, tout ce que vous êtes, y compris vous-mêmes, pour porter Ma Croix dans le Monde. » dit le Christ

Alors peut-être pour la première fois depuis deux mille ans, nous n’allons pas laisser le Christ mourir tout seul, car nous sommes bien « connaissants » de la Parole: « Qui s’attachera à sa vie la perdra; qui renoncera à sa vie, la gagnera pour la Vie Éternelle! » Symboliquement à chaque Pâque nous  mourons par Lui, avec Lui et en Lui, pour Lui…pour renaître, grâce à Lui à la Vraie Vie: à la vie pure et simple des cœurs à l’écoute et à la vision de ce qui est juste et bon d’être, de dire et de faire pour que chacun puisse vivre et partager la Contemplation de la Nouvelle, Belle, Grande et Véritable Humanité!

Tel est le sens de la Cène de Jésus, qui marche vers sa vie en Christ, et de ses Apôtres. Il est la Parole Vivante qui nourrit notre âme et notre esprit pour suivre Sa voie Sacrée. C’est le Dharma, l’Enseignement des Sages et des Maîtres, de Dieu Lui-même, qui nous mène sur le Chemin de la Conversion, et nous libère de l’héritage du Karma, de tout ce qui pesait sur de possibles perspectives de vie à venir. Sans la Vie intérieure, l’existence terrestre se retrouve de plus en plus vide de sens. A l’inverse, lorsque l’Homme atteint le Nirvana, le Paradis Terrestre de son Cœur, il se retrouve dans les bras de Sa Mère et la Pleine et Parfaite Présence de Son Père qui le « consolent  » et le bénissent de la Grâce de l’Esprit Saint.

Dans notre monde «moderne» nous avons à faire à de «drôles d’apôtres» qui ne sont pas ceux de l’Intelligence du cœur et de l’esprit, de la tolérance, de la compassion , de la miséricorde de Dieu! Mais encore et toujours des «marchands du Temple» qui ne savent servir que l’argent. Saint Paul nous avait bien prévenu «vous ne pouvez pas servir deux maîtres à la fois, Dieu et l’argent. Et «ceux qui revendiquent les premières places» dans les synagogues, les églises, les mosquées, les institutions et leurs postes de fonctions mortifères, seront «les derniers» à entrer au Paradis; ils devront avant brûler en enfer, pour avoir toujours plus détruit que construit en menant la politique du pire: celle de l’aliénation au Besoin.

Mais le Peuple Élu est en marche sur le Chemin de Vérité et de Vie… et de plus en plus appelé, amené, à écouter, à voir et à comprendre ce qui est « juste et bon »; car il ne peut plus entendre ce cri d’appel de Jésus sur la Croix : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?

Depuis l’Humanité et avec Elle, sa fragilité, sa faiblesse, son inconsistance, se retrouve tout entière transformée, transcendée, transfigurée en  Christ, en Salut du Monde! Le Point définit Toujours le Cercle; le Cercle signifie le Centre. Le Centre de la Croix est le Centre du Cercle de la Révélation. Cette Immense Grâce, Infinie et Éternelle nous invite à faire « notre » Sa Parole: «Pardonnes-leur, Seigneur…, ils ne savent pas ce qu’ils font!»

Alors suivre le Christ dans Sa Passion pour la Vie, c’est l’entendre dire:«Ne craignez plus! Un monde nouveau s’offre à vous.»

La Passion de Jésus nous a mené à la meilleure place qui soit: le Centre de Sa Croix. Fixé pleinement et parfaitement en Son Centre, « nous voyons le Fils comme le Père demeurer en nous et Dieu faire de Cette Demeure, Sa Maison (Schéma 16). «Celui qui se fixe en Dieu ne peut se fixer sur aucune créature!» (Saint Paul): le Créateur demeure le Principe et la Création Son Fruit: Son Au-delà.

Nous n’allons pas applaudir des soignants qui voudraient uniquement panser les plaies du Christ sur la Croix, d’où coulent  l’Eau de la Vie Éternelle et le Sang de l’Alliance Nouvelle de  » El » dans Son « Re-El », sans faire leur conversion qui est le Seul  Remède pour mener l’Homme à l’Infinitude de la verticalité de son Être, pour vivre du Seul Principe Créateur de la Vie: l’Amour.

La multiplication des traitements d’une activité médicale ne peut-être tout au plus qu’une compensation d’un manque de vocation à aimer la vie purement et simplement. La Fête de Pâque « n’est que » la Fête de la Victoire de l’Amour sur la Mort! La Vie (La verticalité de l’Être) est plus grande que la Mort (Son horizontalité); sans l’Élévation, il ne peut y avoir d’évolution.

Si l’Homme ne demeurait pas au cœur de lui-même (Son « Ici et Maintenant ») dans sa relation à l’Universel, il quitterait la Main de Dieu qui le place sous Sa Protection, pour rester l’enfant d’une humanité déchue sans foi ni loi.

Coupé des Commandements originels de Son Créateur (« Tu aimeras ton prochain comme toi-même », « tu ne tueras point », « tu ne voleras point…etc », la « servitude volontaire » de l’homme déchu le place sous les griffes de l’oiseau de Malheur qu’est le Satan qui lui vole de plus en plus son âme et son esprit pour les enfermer dans des considérations matérielles et le faire tomber dans l’Enfer de la dégénérescence, décadence et disparition de son être .

Mais le Peuple Élu est, depuis toujours, «Ce Peuple debout et en marche», qui se bat pour sa pleine et parfaite responsabilité, qui résiste à la tentation du besoin.

Ce sont tous les « Combattants de la Lumière » qui, grâce à leur Conversion, ne sont plus « des gens de Mauvaise foi » et qui peuvent et doivent  témoigner aux yeux de tous ceux qui oseraient tourner leur regard vers la Justice, la Vérité et la Bonté, que Dieu a placé Sa Foi en l’Homme, en chaque homme…

L’Espérance de Dieu ramène l’Homme à Lui-même en lui faisant traverser (« Pessah »: les Passages) les Champs de la Conscience Propre, Pure, Véritable, jusqu’ Aux Champs de Sa Conscience Suprême.  » Il scrute toujours les Reins et les Cœurs » pour y placer Sa Foi, Sa Pleine et Parfaite Présence.  » Le Monos », « le Principe Unique de Toute Chose  » est rétabli par l’Homme retourné au Centre de sa création, au Centre de la Création symbolisé, sur Terre, par la Croix. Les genoux, pleinement et parfaitement  fléchis devant Elle, dans le Pur Esprit ( le «9»)se pliant à Son Exigence, Il veille à nouveau sur toutes les autres créatures, sur leur équilibre, leur harmonie, sous la «Tente du Secret».

Complètement dépollué « de toutes les souillures, flétrissures, ordures » de ce monde, il est le « Gardien du Temple de Dieu » qui veille à ce que personne ne tombe dans « Les Eaux du Déluge » ou ne ravive « Les Flammes de l’Enfer ».

Alors, le salut de toute l’Humanité, aujourd’hui comme hier, ne passe que par le combat intérieur de sa propre insouciance, inconscience, incapacité à aimer véritablement la vie, à mourir à tout ce que l’on était ou tout ce que parfois on était pas, pour porter témoignage partout dans le monde que le Peuple Élu est celui des ressuscités; c’est-à-dire de tous ceux qui ont fait maintenant, véritablement, le choix de la Vie et non plus celui de la mortification de la peur à l’ombre de fatalités qui ne cesseraient de leur tomber dessus pour avoir oublié de se laisser élevé à la Conscience des Sages, des Maîtres, de Dieu…La plus grande des qualités de l’Être demeure toujours l’Humilité!

«Le Christ a bien ouvert tous nos tombeaux! Il est venu  libérer nos âmes et nos esprits, enfermés dans des terres d’exil» nous affirme toujours Saint Paul. Ils sont vidés de tous nos besoins pour pouvoir retrouver le Chemin de Vie de la Nécessité jusqu’à l’Unique Nécessaire: l’Amour.

Le Saint Nom de Dieu, « YHWH »,nous exprime l’Immutabilité de la Charité: l’ Amour inconditionnel du Créateur.

La Pâque est le Culte de l’Au-delà de la Vie : Les Ténèbres de la Fatalité sont chassées à la Lumière Infinie et Éternelle de la Spiritualité…

« Joyeuses Fêtes de Pâques » à la vision de tous les Passages à venir et à accomplir en « Maîtres Compagnons du Devoir de la Vraie Vie ». Les Pierres Vivantes participent de manière Infinie et Éternelle à la Résurrection de la Véritable Humanité pour Son  Enfantement de Sagesse et d’Amour.

LA CHARITE

LA  CHARITÉ SOUS LE REGARD DU 

COMPAS DE LA CONSCIENCE ET DE

L’ ÉQUERRE DE LA JUSTICE ET DE LA BONTÉ …

«  Caritas in Veritate » (la Charité dans la Vérité) doit être considérée comme la devise de la Civilisation de l’Amour…L’Amour est la traduction de la Vérité ; la manifestation de Sa Présence.

Face à l’idéologie de la « mondialisation heureuse », la Charité fait figure d’absolue nécessité en ce moment de notre histoire. « Le vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon (-talité) de l’homme déchu tombé de plus en plus en dégénérescence, décadence, dénaturation, en accordant de plus en plus d’intérêt à la Matière, en compensation de tous ses vides, de tous ses manques, jusqu’à occulter la richesse « des pauvres de cœur et d’esprit » par leur élévation à la Conscience pure des Sages, des Maîtres et Suprême de Dieu qui sublime leur être.

L’horreur s’efface devant la Beauté de la Transfiguration ! L’humanité en manque d’orientation de la conversion au Fils pour retourner au Père, subit de plus en plus les effets destructeurs de la perte de l’écoute, de la vision de la Justice et de la Bonté divines ( la Charité), à force de tourner en rond dans les méandres du labyrinthe de l’existence terrestre. La Voie Sacrée de la Parole Vivante a pour Mission de récapituler tous les morcellements successifs du Savoir pour les transformer en Connaissance de Dieu : en genèse et création de Vraie Vie, dans l’au-delà de la Manifestation. C’est la vision de l’Apocalypse Céleste de l’Angélologie qui combat l’ apocalypse terrestre ( sa destruction) de la Démonologie !

Le développement humain ne peut s’effectuer sans l’annonce du Christ comme premier facteur de développement. Sans « le progrès chaque jour », en priorité, de l’homme en l’Homme, il n’y a aucun progrès véritable pour l’homme dans le monde de la Matière. « A celui qui a (l’écoute, la vision de la Justice, de la Vérité, de la Bonté) il sera donné (demandé) toujours plus; à celui qui n’a pas, tout sera enlevé ! »

La Grâce n’est pas une valeur surajoutée à la nature, comme une récompense à un travail une fois achevé…mais un dialogue qui s’établit du début à la fin , de l’alpha jusqu’à l’oméga, entre la créature et son Créateur. La Charité exige la Justice : Elle en est sa Source comme son Au-delà.

A l’inverse la conviction de l’exigence d’autonomie de l’économie, de l’accumulation des biens matériels, ne doit pas tolérer d’influences morales, et encore moins spirituelles, qui pourraient nuire à ses « propres intérêts ». L’intérêt et le compromis ne souffre pas de l’utilité de ce qui est intéressantpour une humanité dont la vie ne s’établirait qu’au-delà du seul pouvoir de la Matière. Le temps consacré à la quête de l’Absolu n’a pas sa place dans le sens de la Relativité… Mais heureusement, « La folie de Dieu demeure éternellement plus grande que la sagesse des hommes ! » C’est l’abus de l’ économie qui conduit l’humanité à sa perte : les besoins conscients d’un bien relatif, appellent à de plus en plus de besoins inconscients de mal- être, de maladies et de morts physiques. C’est l’Esprit de Justice qui établit la justice entre les hommes ; le plan divin offre la garantie (la Charité) du plan humain ( la Vérité). Dieu garant(y)t  la pureté de l’esprit de l’Homme en le sanctifiant de tout Son Amour ; Il ne peut y avoir d’autre  Assurance Santé. Les Pierres vivantes participent ainsi à la construction de l’édifice à la vision de l’Apocalypse de Jean. 

La Charité sauve encore et toujours  l’homme de la crise du monde moderne, de l’Apocalypse de l’âge de Fer, en l’appelant à faire partie du Peuple Élu de Dieu. Le progrès (intérieur) sauve l’homme du progressisme (extérieur) par l’invitation à reprendre sa place qui lui revient dans l’amour du partage, du pardon et du sacrifice, sans lequel il ne peut prétendre à trouver une place dans ce monde ; La misère de son cœur et de son esprit l’entraînant inexorablement vers la misère croissante existentielle, matérielle dans laquelle les trois questions de Socrate (« Qui suis-je ? Où vais-je ? Que vais-je devenir?) ne peuvent plus trouver de réponse !

Pour l’Homme qui garde « la mesure de l’Amour, d’un amour sans mesure » (St Augustin », la Charité lui apporte toujours la Lumière de la Justice et avec elle de l’équilibre de la balance entre l’esprit et la matière. Elle fait le maître parfait (« comme votre Père est parfait, vous êtes parfaits ! » Jean, 1) en plénitude de la présence du Seul et Véritable Maître : le Christ. L’homme ne redevient intéressant qu’ à partir du moment où sa vie sur Terre n’est plus guidée par la servilité de l’intérêt et du compromis.

L’Espérance, la Foi et la Charité sont les gardiens du Temple du salut de l’humanité, qui appellent sans cesse l’homme à quitter ses terres d’Exil pour suivre le Chemin de l’Exode de la Vérité et de la Vie, et laisser Dieu cultiver à nouveau son âme et son esprit de Sa Sainteté, de Sa Divinité. 

Il est urgent de voir l’Homme replacé au centre de La Création, pour que l’humanité tout entière se réjouisse de voir « son feuillage toujours vert, et porter toujours du fruit… » (Jérémie, 17) La Charité  a comme éthique de redonner à l’homme faim et soif de Dieu, pour que l’homme n’ai plus jamais faim ni jamais soif. Seul le retour à la Source évite à l’être humain de manquer de ressources ! Le sous- développement encore de nombreux peuples tient au manque de solidarité des peuples, de chaque peuple dans sa globalité, face au non- respect de quelques uns de la vie. L’individu cherche toujours à se substituer à la personne et son sens de l’universalité. L’errance humaine dans des processus d’enrichissement des uns et d’appauvrissement des autres favorise les flux migratoires à la recherche des chimères de l’Exil. L’accueil à la vie « trempe » les énergies morales dans le dessein de sagesse et d’amour des Énergies divines. « Ce qui relie » l’humain au divin en chacun, pour chacun, est le véritable sens de la religion : c’est celui du Monos! L’indifférence religieuse et l’athéisme pratique soustraient l’homme moderne et sa propre conscience aux ressources spirituelles de la conscience supérieures de sages et de maîtres, pour le plonger dans la servitude de la détresse d’un manque de ressources matérielles. « La dignité transcendante de l’homme alimente en lui la soif d’ « être plus ». D’être plus vivant est la seule garantie d’avoir plus de vie: l’élévation est la condition sine qua non à l’évolution.Si l’homme n’avait pas une nature destinée à être transcendée en surnature, on ne pourrait parler de croissance intérieure ( de Croix du Sens) ou d’évolution, mais que de développement existentiel ( de théories intellectuelles, de cités, de systèmes économiques..etc). C’est le dommage que le « sur- développement » inflige au développement culturel authentique, quand il s’accompagne d’un »sous développement moral » qui a pour corollaire toutes les déviances et maladies mentales. Dans le meilleur des cas, l’être humain du monde terrestre n’arriverait à considérer que les quatre corps de sa nature inférieure, asns pouvoir, par manque de culture et de tradition, prendre en considération les trois corps de sa nature supérieure. Sans sainteté sous-tendue par sa divinité, il ne peut que finir par dénaturer sa nature humaine en la défigurant en bestialité ou même pire : en monstruosité. 

Le savoir sans la connaissance est de plus en plus stérile. L’intégralité de la vie de l’Homme se découvre au fur- et – à mesure de sa quête nécessaire de sens absolu qui l’habite jusqu’à l’unique nécessaire: l’ Amour; tellement riche d’Intelligence qu’il rend l’intelligence de l’Homme pleine d’amour… Le cherchant comme le chercheur doivent croître ensemble dans un élan de charité, d’unité visionnaire au- delà de toute distinction. Sans la Lumière de la Sagesse qui donne le sens de la vie, de l’au-delà, toute recherche ne peut être qu’au service d’intérêts obscurs! C’est la doctrine sociale de l’Église, du Corps constitutionnel de la véritable humanité, esprit- âme- corps, qui a une importance interdisciplinaire entre la science, la rationalité et la spiritualité. La recherche de l’unité est la seule discipline génératrice et créatrice de vie dans ce monde. Son efficacité extraordinaire permet à la foi, à la théologie, à la métaphysique, et aux sciences de trouver leur place en collaborant au service de l’homme; les mesures liberticides, coercitives, m^me éphémères, avancées sous couvert d’un intérêtcommun, s’ avèrent très vite comme participatives à des fins mortifères de manière globale, générale, au nom d’une mondialisation qui ne peut plus, par son manque de Culture et de Tradition, être universelle. C’est l’exigence de la clarté de la vision de tous les aspects économiques, politiques, sociaux, culturels, spirituels qui, seule, peut permettre de sortir du labyrinthe des directives politiciennes du monde du chaos. Le morcellement excessif du savoir, la fermeture des sciences humaines à la métaphysique, à la Culture spirituelle de la Sagesse et de l’Amour, les difficultés, voire le refus, de dialogue entre les sciences et la théologie responsable de la division de l’Esprit et de la Matière, portent préjudice au développement du Savoir lui-même comme de la vie des peuples. 

C’est par un retour à la Connaissance (la conversion du sens relatif au fait à la vie spirituelle de la quête de l’Absolu), que le Savoir pourra trouver sa place dans le combat de la Lumière contre les Ténèbres, sans que se dresse d’obstacles entre lui et la réalité d’une vie meilleure dans ce monde. Plus l’Homme redevient Lumière, plus la Création peut sortir des Ténèbres dans lesquelles il s’enferme en pensées, en croyances, en activités extérieures en tout genre…en omettant la sagesse d’écouter ce qui est juste et bon pour la vie du monde qui l’entoure. De plus en plus pollué mentalement, moralement, comportementalement, sociétalement par des concepts strictement existentiels « athéistes », il déverse ses doutes, ses angoisses dans sa Mère Nature; à qui il demande de compenser toujours plus ses propres vides ou manques…

C’est l’inverse du Christ disant à ses Apôtres :  » Ne craignez plus , un monde nouveau s’offre à vous! »

« Charité bien ordonnée commence par soi-même, » pour être sauvé il faut être sauveur ; mais pour être sauveur , il faut être sauvé. C’est le sacerdoce médical de tout être humain qui seul peut lui éviter d’avoir toujours plus besoin d’une docte science qui ne manquerait pas de s’accaparer du pouvoir, que la bestialité de son humanité déchue lui accorde, pour se substituer à son manque de dignité et de justice pour s’être égaré sur les chemins de traverse du Diabolos, du principe diviseur et séparateur de l’Esprit et de la Matière,  où il aurait perdu l’intégrité de sa personne. C’est la vertu de Tempérance qui, à la rencontre d’êtres initiés à la notion de persévérance, peut seule faire sortir de la surdité, de l’aveuglement, de la perte de logique, de bon sens, de raison, du pouvoir dictatorial de la « Seule Matière ». La crise culturelle et morale du monde moderne est la cause princeps de la mauvaise santé de la planète Terre. Sans l’orientation de l’ Amour dans la Vérité, la Sainteté, l’unité entre les êtres ne peut s’accomplir sous le regard de leur Créateur; c’est ainsi que de plus en plus de fractures apparaissent  au sein de la Famille humaine. Lorsque l’humanité rentre en communion d’âme et d’esprit avec son Principe Créateur, elle devient féconde pour recevoir le Verbe créateur qui enfante la vie infinie, éternelle et universelle.

C’est ainsi que  lorsque le principe de subsidiarité  n’est pas étroitement lié au principe de solidarité mutuelle, la réciprocité de l’Amour de la vie ne peut s’accomplir; ce qui conduit inévitablement au divorce entre les êtres fragiles, sensibles, tombés dans la faiblesse de la Chute! L’avenir des peuples ne trouve de perspective que dans la vision de réalisation d’une seule et Sainte Famille. Préserver l’équilibre de la Mère Nature c’est se préserver du déséquilibre. Il faut pour cela affirmer, en tout lieu, en toute circonstance, le principe de centralité de la Personne.

La loi du cœur est intangible; celles des états sans cesse versatiles, comme pouvant être attribuées à chaque individu, soit directement, soit indirectement. La première est animée par la gratuité de la charité; les autres, pour la plupart, par l’intérêt politicien qui consiste toujours à se donner bonne conscience; sans évaluer les conséquences de simples mesures relatives à l’éphémère et au superficiel… »Celui dont la clairvoyance s’étant pas loin sera bientôt dans l’embarras » nous dit Confucius. La sauvegarde vis- à-vis de considérations strictement matérielles se retrouve dans l’exigence de la vie qui transcende le besoin, comme le manque de goût, d’envie, de volonté, de subvenir à ses propres besoins. C’est la transformation du besoin en nécessité qui ne s’accomplit que dans la vision de la vie avec son cœur. Saint Paul nous exhorte avec sévérité lorsqu’il nous dit « si vous ne voulez pas travailler c’est que vous ne voulez pas manger! » (Galates, 2). Mais le grand défi de l’être humain se pose toujours pour lui, depuis la Chute, entre le vouloir et le pouvoir! 

La fuite de l’homme moderne dans des terres d’Exil font que les activités économiques ne sont pas confinées à l’intérieur de limites territoriales, alors que l’autorité gouvernementale continue à être essentiellement locale. Ce qui participe toujours à rendre impossible une relative unité entre les peuples qui campent, toujours tous plus ou moins que les autres, sur les concepts existentiels de leurs égos tout autant réciproques que différents. C’est pourquoi, n’en découle toujours que des discussions stériles « d’éléphants n’étant toujours capables d’accoucher de souris » pour l’avenir de toute l’humanité. Dans le monde du malheur, les systèmes compensatoires des uns ne peuvent se faire qu’en compensation de la misère croissante des autres. Le besoin a pour but d’occulter l’Absolu nécessaire qu’est l’Amour. « La mort certaine de l’économie est liée à sa rupture de contrat spirituel et donc social » selon Benoît XVI.

« De s’aimer ça nous rend service; et ça rend service à tous ceux qui nous entourent ». Peut-être que la seule grâce pour l’homme sur Terre est sa vision du « Cercle de la Révélation ». C’est la solidité de chacun qui peut mener une économie solidaire, juste et durable! » La solidarité consiste à se rendre tous toujours plus responsable de tous. « Devenir meilleur est une nécessité. Qui ne progresse pas chaque jour, recule chaque jour » dit Confucius. Nous ne devons pas toujours chercher de meilleurs produits au-delà de nos sphères habituelles, mais devenir simplement un produit du Meilleur; c’est  » l’Économie de Dieu »! Lorsque l’homme va vers lui, Dieu lui évite le prix à payer de ses insuffisances, insouciances, inconsciences, incapacités à aimer, depuis qu’il s’est égaré dans le désert de son inhumanité, défigurée sans la vision de son image et de sa ressemblance. Sa spiritualité retrouvée est seule à pouvoir lui éviter sa victimologie de fatalités terribles et atroces. Elle se propose de lui ouvrir la vision de l’Apocalypse Céleste, au lieu d’être non seulement spectateur mais assurément également inconsciemment acteur de l’apocalypse du monde malheur: encore et toujours sa destruction. « Pardonnes- leur Seigneur… Ils ne savent pas ce qu’ils font! » dit le Christ. C’est la Justice, la richesse des cœurs, qui procure la « gratuité »du Don de Dieu. Quand Dieu se donne à aimer, la richesse infinie de Son Amour n’a pas de prix! L' »économie de Dieu »,où tous ont à donner comme à recevoir, est l’au-delà de la civilisation de l’économie; c’est l’économie participative des « pierres vivantes »! Celui qui n’accomplit pas sa conversion, qui n’entreprend pas de se rendre présent dans sa relation à lui comme dans sa relation à l’autre, ne peut se rendre présent sur « le terrain de l’entreprise » d’une vie meilleure dans ce monde. Son Ego l’enferme dans un système solitaire de matérialité, pour ne pas avoir passé la porte de salut de son intériorité ( daleth en Hébreu); celle qui lui ouvre le Chemin de la solidité jusqu’à la Justice et la Bonté de la Genèse et de la Création. L’entreprenariat, d’individuel doit tendre vers l’universel…Le sacrifice de l’Ego accomplit la sacré; l’Exode communicative mène à la sortie de l’Exil. Les appelés sont faits pour appeler; les amenés pour amener; les justes pour rendre les autres justes; les bons pour entreprendre d’aimer. « Le retour à la Source » demeure la seule possibilité de ne pas se retrouver sans « ressources « humaines. Sans retour à sa divinité, l’être humain voit son humanité tomber dans son animalité (A. De Souzenelle), encerclée de bestialité et de monstruosité. « Quand on aime, on ne compte pas! » La quantité, le nombre, n’est pas la qualité, la multitude. « La véritable mesure de l’Amour , c’est un amour sans mesure! » dit Saint Augustin. Qui peut  évaluer la portée de cette Unique Nécessité qui est l’Alpha comme l’Oméga de toute chose? Ainsi la croissance communautaire ne peut s’accomplir que dans le respect du particularisme culturel propre à chacun qui en  est ses racines. La Transcendance est la Culture et la Tradition de l’au-delà de chaque tradition; elle est le fondement céleste de la continuité de « la culture » de la vie terrestre. Le sens du devoir divin ne peut en aucun cas occulter le droit humain; puisqu’il est la garantie de sa pérennisation. La richesse du cœur et de l’esprit de l’Homme est l’amour, la sagesse et le respect de tous les particularismes culturels de tous les âges, de toutes les traditions.

A l’inverse, le déterminisme matériel de la mondialisation à outrance a pour effet d’interconnecter les humains, dénudés, dépossédés, des critères d’évaluation que sont les valeurs spirituelles et morales qui régissaient l’équilibre de la vie familiale. La tentation du progressisme (matériel) s’accomplit de plus en plus sur les cendres de la disparition du contexte familial, fondement de l’équilibre sociétal. Le besoin de liberté « à tout prix », depuis la plus tendre enfance, du fait de l’insouciance, de l’inconscience, du laxisme, de la permissivité de géniteurs, de procréateurs qui ne peuvent plus être créateurs, a pour effet de rendre l’homme moderne servile pour l’aliéner de plus en plus mentalement, moralement, comportementalement. La focalisation de l’intellect sur la matière prive l’homme d’aujourd’hui de « sa substantifique moelle » (Rabelais) : sa logique, son bon sens , sa raison, sa conscience propre d’une vie pure et simple. Le déterminisme humain doit être, de manière urgente, réorienté vers la prédestination de l’Homme : le devenir de son être; qu’il ne retrouvera qu’à la vision de son cœur! La crise du monde moderne tient à la fracture, la rupture, le divorce, la séparation d’avec l’Amour. Nous devons être lesprotagonistes , non comme certains d’une avancée technologique, mais du bon sens retrouvé, orienté par la Justice, la Bonté et l’Universalité de la Vérité. Les devoirs délimitent les droits parce qu’ils renvoient au cadre anthropologique et éthique dans la  vérité duquel ces derniers s’insèrent et ne deviennent pas arbitraires. C’est pour cette raison que les devoirs renforcent les droits et situent leur défense et leur promotion dans un engagement en faveur du bien commun. Les artisans de paix sont ceux qui accomplissent les devoirs qui leur incombent sans aucun intérêt ou compromis particulier. Il en va de la compétence primordiale de la famille, bien avant celle de l’État et de ses politiques contraignantes, d’inculquer et de veiller à une éducation spirituelle et morale constante et permanente, qui seule donne le sens profond de la sexualité, au delà du seul plaisir et désir physiques avec tous les risques qui leur incombent. La dénatalité est une conséquence majeure du manque d’enfantement de volonté, de courage, de force, de dignité, dans les cœurs et les esprits des jeunes générations, victimes et sacrifiées d’entrée sur l’ autel des goûts, des envies, des besoins par la propagation de l’individualisme matérialiste. 

Le microcosme familial ayant du mal à se constituer, ou à se maintenir, toutes les institutions sociétales se retrouvent déstructurées par la privation de rigueur, de sévérité, d’autorité qui a atteint son apogée avec la liberté de l’interdiction d’interdire! Ne rentrant plus dans aucun schéma constitutionnel, primordial (la famille) comme intégral (la société), l’individu s’est retrouvé comme un électron libre coupé de tout flux lumineux dans sa relation à sa propre existence matérielle comme à celle du monde qui l’entoure.

L’ouverture permanente à la vie « moralement responsable », en soi comme autour de soi, est l’assurance d’une richesse économique et sociale. Sa pérennisation ne tient qu’ à la persévérance du respect des Commandements divins: « Tu ne tueras point – Tu ne voleras point – Tu ne jalouseras point – Tu aimeras ton prochain comme toi-même…etc, qui donne l’éthique de la vie sur Terre. Tout cela pour signifier que le nombre n’est pas la multitude; que la quantité n’est pas la qualité. C’est et ce sera, encore et toujours, « beaucoup d’appelés et peu d’élus! »

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… » L’homme qui n’a pas rétabli dans son cœur et dans son esprit le Principe de la conversion, ne peut retourner seul au centre de la conscience de son être pour se voir pénétré de la Conscience Suprême du Seul Être Infini et Éternel. Il doit rechercher tous ses sages, ses maîtres, compagnons du devoir, qui connaissent les chemins ancestraux de la Culture et de la Tradition.

Sans le sens de l’Alpha il n’y a pas le sens de l’Oméga. Sans la Source d’Eau vivifiante, il n’y a plus de vie. Continuer à proposer aux nouvelles générations, la beauté de l’institution du mariage  en correspondance avec les exigences profondes du cœur et de la dignité de la personne, c’est voir Dieu recréer Jérusalem, la Cité de la paix, grâce à la constitution de familles aimantes, gardiennes du sens de l’absolue nécessité de la genèse et de la création de la vie sur Terre comme au Ciel. « Laissez venir à Moi, les petits enfants… » dit le Christ. Sans l’enfantement divin il n’y a plus d’enfantement humain à l’Image et à la Ressemblance. Pour tous ceux qui se sont détournés de la Foi, ayant perdu ainsi la plénitude de l’Être, ils n’auraient plus, en compensation, que le goût de l’aliénation au besoin de l’Avoir. Le caractère central de la Famille retrouvé est la promesse d’un caractère social affirmé dans la sagesse, l’amour et le respect de tout être sur Terre. 

L’Exode, la Conversion, est le secret du salut de l’humanité détenue en Exil. Le Peuple Élu, le Peuple choisi de Dieu, le Peuple aimé de Dieu, car appelé, amené à retrouver la Terre Sainte de son intériorité; c’est la Voie Sacrée initiatique du Peuple Hébreu, debout et en marche, et devant lequel se lève de  plus en plus les voiles du secret de la Présence. C’est celui qui a quitté sa stature d’ Égyptien, d’exilé, lorsqu’il n’était qu’en quête des richesses matérielles. L’éthique économique, politique, sociale, médicale…ne peut être que l’Amour. En effet le sens de l’Éthique est basée sur la création de l’Homme à l’Image et à la Ressemblance de Dieu. Pour l’Homme tombé sur Terre, elle a pour fondement la Justice qui ne s’accomplit, pleinement et parfaitement, qu’au terme de la conversion dans laquelle l’Homme établit sa demeure sur Terre. Elle est le fruit de l’exigence intrinsèque de la nature divine originelle de l’Homme pour que « Tout se passe sur la Terre comme au Ciel. » Il s’agit pour cela d’affirmer, en toute circonstance, le principe de centralité de la Personne et son « Ici et Maintenant ». Il est le Présent qui définit le principe de l’Avenir qui passe obligatoirement par le devenir de l’être. Aucun développement extérieur, valable et durable, ne peut se réaliser sans respecter le principe central de la Personne. Le propre manque de respect de soi est principalement responsable du manque de considération que le reste du monde du malheur avec toutes « ses souillures, flétrissures et ordures », lui manifeste. « Heureux les pauvre de cœur et d’esprit les Royaume des Cieux est à eux ». C’est la béatitude de l’être qui contemple les Réalités d’En-haut. Il faut combattre l’indigence spirituelle, et par voie de conséquence morale, de l’homme victime de la Chute, pour le ramener à l’opulence de sa nature divine qui fait de lui, dès cette vie sur Terre, une belle personne. Quand les miséreux servent de « bonne conscience » et même de faire valoir, pour que subsistent des organisations bureaucratiques complexes de la dépendance, c’est que la simplicité et la pureté ne sont plus le pain quotidien qui nourrit la volonté, la force, le courage et la dignité de « ces brebis égarées » qui ne demanderaient qu’à être à nouveau éclairées, initiées qu’ à cette certitude de la Foi que Dieu a placée en l’Homme, en chaque homme. L’entretien des doutes, des angoisses, des craintes, des peurs sont mortifères et manipulatrices d’individus qui se retrouvent face à des forces maléfiques qui prônent toujours la toute puissance de  leur rapport « au dominant et au dominé « ! Ainsi , la véritable écologie, la préservation de l’équilibre de la Mère Nature, consiste à  préserver l’Homme de tout déséquilibre; et en premier lieu dans sa relation à lui. Ce n’est qu’en son cœur qu’il est rétabli pour l’équilibre et l’harmonie du monde qui l’entoure. Dieu a bien placé l’Homme au centre de Sa Création. Ce centre est le cœur de l’Homme, de tout homme. Il est la Source d’ Eau vive qui jaillit jusqu’à la Vie éternelle. Le naturalisme de certains être humains, à l’inverse, est de considérer en premier la Nature et l’homme de manière secondaire. La nature divine de l’Homme est de considérer l’un comme l’autre , comme fruit du Principe Créateur sans distinction, sans division, sans séparation aucune; ce qui serait le fruit de l’intellect de l’Homme et non de son esprit. Les mesures institutionnelles, constitutionnelles, ne prennent toujours pas la mesure du Véritable Amour de Dieu en l’Homme, pour l’Homme comme pour Sa Mère nature. De la même manière que l’homme peut être à la fois le destructeur de sa propre création, il se veut tout puissant face à la Création. C’est la bipolarité de l’homme déchu. « Avec la poutre qui est dans son œil, il ne peut qu’avoir l’orgueil de voir la paille qui est dans l’œil de l’autre »…comme si « Dieu ne scrutait pas tous les cœurs et les reins? » Dieu voit bien le mal que l’homme se fait et qu’il fait! C’est le cœur de l’Homme, qui reflète l’Amour de Dieu, qui est l’Arche d’ Alliance entre Lui et la Création. La vision pure et simple du cœur évite la seule constatation des faits de plus en plus apocalyptiques du monde du malheur. La vocation des personnes à leur propre développement, fruit de leur élévation, leur croissance, leur évolution, est inscrite dans un dessein qui nous précède et qui constitue un devoir à accueillir simplement, « sans avoir besoin de passer par le jeu des expériences amères ». L’Amour et la Vérité sont les seuls moyens de subsistance.

La plus grande misère émane de la non- reconnaissance de Dieu depuis la fermeture tragique de l’homme à toute transcendance, le condamnant soit à la suffisance de son égo, soit à ne se considérer, comme tout fait sur Terre, que futile et éphémère; un « étranger » dans un univers  qui se serait constituer par hasard…Comme si l’homme n’avait aucun pouvoir d’inverser la prépondérance du chaos sur la genèse et la création. C’est son aliénation mentale à des pensées, des croyances, à des fausses utopies qui l’enferment dans des projets purement « humains » dans le meilleur des cas.

Ce n’est que par un renouveau de la vie spirituelle que l’humanité tout entière pourra œuvrer à la constitution de la « Sainte Famille du Christ »: une famille dans laquelle les êtres ne se retrouvent pas les uns à côté des autres, mais entrent volontairement en communion simultanée dans la ferme détermination que devenir meilleur est une nécessité. Elle est la dignité transcendante de l’Homme. Les relations ne sont plus uniquement interprofessionnelles mais essentiellement interpersonnelles avec tous les êtres spirituels de toutes les cultures, de toutes les traditions, de tous les âges. La Lumière d’aujourd’hui est le reflet de celle d’hier, et annonce la « Bonne Nouvelle » de  sa permanence dans le Temps à venir. Tout comme la famille en véritable assemblée constituante  n’abolit pas en elle les personnes qui la composent, l’Église, l’Humanité tout entière, valorise pleinement toute créature nouvelle dans le Baptême; rendant les peuples et les cultures plus transparents, plus justes, plus vrais, par l’unité de leurs légitimes diversités. Ainsi, les rencontres œcuméniques, par définition fondamentale, ne peuvent que signifier, témoigner de la Volonté divine de  rassembler ce qui est éparsdans Son « Ici et Maintenant. Elles ne sont que la rencontre en un même lieu de personnes qui ont reçu la Grâce du même Esprit, Infini, Éternel et Universel!

La Trinité est Unité Absolue, car les Trois Personnes sont relationnalité pure. La transparence réciproque entre les personnes divines est complète et leur lien est total, parce qu’elles constituent une unité en miroir de l’Unicité des Trois Personnes. Le Royaume des Cieux, « Shamaïm », est rétabli entre les Eaux d’En-bas et les Eaux d’En-haut. Dieu nous associe à cette réalité de Communion : « pour qu’ils soient un , comme Nous sommes Uns » (Jn 17, 22). Il nous fait rentrer dans « le Cercle de laRévélation » de Tout l’Homme en tous les hommes… Alors que dans le laïcisme et le fondamentalisme, la possibilité d’un dialogue fécond et d’une collaboration efficace entre la raison et la foi s’évanouit. La raison doit en appeler à la Foi si elle veut être purifiée et s’éviter de se penser toute puissante. La Charité n’est que le fruit de leur union. La dignité de la personne est de considérer la dignité de toute autre personne. La subsidiarité se transforme naturellement en solidarité dans une participation active réciproque. L’action est la richesse de l’au-delà de la victimologie fataliste.

C’est l’enseignement de l’Espérance, de la Foi et de la Charité qui redonne à l’Homme la Culture et la Tradition de la Genèse et de la Création dans le devenir de son être retourné à l’Image et à la Ressemblance de Dieu…C’est ainsi que la Charité dans sa plus belle et plus grande dimension traduit la constitution du Corps Mystique du Christ dans le sens de la corporéité : faire corps avec l’autre, selon le Principe Un de toute chose. Cela revient à construire son Moi sur la base du Soi; sur la base de l’altérité sous le regard du Tout Autre.

L’élévation à l’essentiel de la Vie, l’Amour, en sachant que nous sommes donnés à nous- mêmes, sans être le résultat d’un auto-engendrement, fait que l’évolution de l’humanité est intimement liée à l’évolution de chaque homme. La mission de garder et de cultiver la Terre ( Gn 2, 15) ne s’accomplit qu’en regard du déploiement des Énergies Célestes de la Sagesse et de l’Amour de leur Principe Créateur. C’est la vocation de la divino-humanité! Quand le développement technologique ne recherche  que le « comment », le développement humain cherche toujours le sens du « pourquoi » et de son corollaire de la Vraie Vie : celui toujours de son au-delà. Ainsi le vrai sens de la liberté , ne réside pas dans l’ivresse d’une autonomie totale, mais dans la réponse à l’appel à » être ». Être au cœur de soi-même, ou ne pas être! Les différents moyens de communications, qui ne seraient qu’uniquement technologiques, ne permettent pas de rentrer pleinement et parfaitement en communion avec des êtres qui se pensent ou se veulent très différents pour avoir oublier l’essentiel de leur vie… c’est le retour à la Source originelle qui rétablit le lien indestructible entre les êtres « Conscientisés ».

L’absolutisme de la culture de la Mort, par le développement technologique d’une science « humaniste »ne s’intéressant qu’aux corps matériels, mais non- humanisante du fait de son non- retour à la considération de l’âme et de l’esprit, ne peut pallier à toutes les détresses qu’elle suscite. Comme si, face au désarroi global causé par l’augmentation des forces du Mal avec tout le  mal-être et les maladies psychiques comme physiques qu’elles entraînent, une mentalité nouvelle de l’humanité, privée du sens total de la nature même de la vie (esprit-âme et corps), apparaîtrait à la faveur de la demande schizophrénique à la fois du besoin de l’euthanasie et en même temps de l’eugénisme de recherches embryonnaires. 

Les « Pauvres Petits Enfants » que nous sommes censés être, pour se laisser prendre par la Main de Dieu, leur Père Éternel, et se laisser conduire vers le Royaume du Bonheur de la Justice, de la Bonté et de la Vérité de Son Amour, retrouvent leur capacité à lutter contre des « manipulations » qui donnent peut-être, pour certains la vie, mais pas la Vraie Vie du Cœur de l’Homme et tout son au-delà…

L’ « Avoir » ne peut, et ne pourra jamais, se substituer à l’Être!!!

Quelles réponses à apporter, sans Dieu, aux trois questions fondamentales de Socrate: « Qui suis-je – Où vais-je – Que vais-je devenir? » « Vous pouvez avoir une foi à déplacer les montagnes, sans l’Amour, vous n’êtes rien, vous ne faites rien! » St Paul.

La réponse ne semble pas, mais est, encore et pour toujours, toute trouvée!

Que votre amour soit sans hypocrisie, sans reproche. Fuyez le Mal (l’Exil) pour le Bien (l’Exode), attachez- vous au bien. Soyez unis les uns les autres par l’amour fraternel (la filiation céleste) et non l’affection terrestre, vous rivaliserez ainsi de respect les uns pour les autres, par la Grâce de la Charité! » ( Rm 12, 9-10)

Que Marie, miroir de la Justice et Reine de la Paix, enfante toujours en vous cette paix!

     LA CHARITÉ SELON LE CERCLE DE LA REVELATION

Les 3 vertus théologales sont l’Espérance, la Foi, la Charité, la plus grande des trois, selon Saint Paul est la Charité.

Pourquoi ? Car selon le Principe Un de toute chose, si au regard de l’homme, la charité apparaît comme la troisième des vertus théologales, au regard de Dieu, en réalité, elle en est la première, c’est-à-dire le Principe. Elle est le Principe des Vertus. 

La Charité est le Symbole Céleste et la symbolique terrestre de l’Amour Inconditionnel de Dieu traduit par son Commandement d’aimer son prochain comme soi même ( Ce « Moi-Même » en moi comme en l’autre qui fait le Soi). La Charité ne se révèle au regard de l’Homme que dans la Vérité. Cette Charité dans la Vérité est l’Amour de la vie, sa genèse et sa création par la Présence de Dieu en l’Homme, avec l’Homme pour l’homme, et à travers l’Homme. C’est le sens de l’ Agapè, de l’Amour sans partage de Dieu dans sa relation à l’Homme, dans Son Don pour la vie de l’autre.

La véritable Charité s’accomplit en l’Homme lorsqu’il n’est plus divisé, séparé de Dieu qui est Amour. 

L’Espérance a fait sortir l’homme de ses terres d’exil, pour qu’il reçoive la Foi, la plénitude de la Présence de Dieu en lui pour vivre aujourd’hui comme hier et demain à Son Image et selon Sa Ressemblance par la Grâce de Son Amour Infini et Éternel générateur et créateur de la vraie vie : C’est la Charité dans la Vérité.

C’est la Filiation céleste, la Phyliae qui fait de l’Homme fixé en Dieu un ami de Dieu pleinement et parfaitement pénétré de la Lumière de Sa Présence: Le Seul et Véritable Ami de l’Homme est Dieu pour que L’Homme, en ami de Dieu, en Dieu, avec Dieu, soit Ami de l’homme.

La Charité n’est plus un principe émanant de Dieu pour la vie de l’Homme, elle est la plus grande des Vertus pour la seule et bonne raison qu’elle est Dieu lui-même Incarné en l’Homme. « Pourquoi Dieu s’incarne en l’Homme, c’est pour que l’Homme devienne Dieu » dit Saint Paul.

Il n’y a pas de plus grande Charité que Dieu lui-même.

La Charité est bien au-delà de l’Espérance et de la Foi. « Vous pouvez avoir une Foi à déplacer les montagnes, sans l’Amour vous ne faîtes rien »

La Charité est là, éternellement Présente, pour signifier à l’Homme qu’il est à l’Image et à la Ressemblance de Son Tout Puissant Créateur, le Centre du Cercle de la Révélation, de la Vraie Vie.

« Quand l’Homme écoute avec son cœur, toutes le portes de son cœur et de son esprit de sa vie terrestre comme céleste s’ouvrent pour lui ». La Charité est la clef qui ouvre toutes les portes de la Vie Infinie, Éternelle et Universelle. L’homme a passé la Porte des Hommes (son intériorité) pour passer la Porte du Ciel (son Cœur -centre Intelligible) pour se voir élevé (la Vision du Cœur) par la Main de Dieu jusque dans la Matrice de Vie Infinie et Éternelle de la Naissance dernière ( Le Temps Eschatologique du Christ) et passer la Porte de l’Au-delà, du « Plan » Supra-Céleste du G.A.D.L’U! 

Ce n’est plus la planification des naissances, mais l’Église, l’Ecclesia, l’Assemblée plénière de la pleine et parfaite Nativité!

L’Amour de Dieu est sans partage, parce qu’il est Un, et comme il est Un en Lui, il est Un en toute chose. La Charité est à la fois l’Alpha (Le Principe Créateur) comme l’Oméga ( la Création).

Quand le Christ dit « Il n’y a pas d’Amour sans partage sans pardon et sans sacrifice », c’est que ce partage est ce Un qui se donne en chaque un c’est-à-dire en chaque être demeurant au cœur de lui-même pour accomplir le Sacré dans la symbolique de la Mort Essentielle qui sacrifie l’Ego de toute l’humanité.

Dieu a placé Sa Foi en l’Homme, car pour Dieu tout est Un. Comme il est Un, parce que Dieu est Un, l’Homme en Dieu est Un. « De même que Toi, Père, et Moi, Fils, nous sommes Un; de même Nous sommes Un en tous pour qu’ils soient tous dans le Un, comme le Un est en tous ». « Parce que votre Père est parfait, vous êtes parfaits » Jean 12. Le « Monos » est rétabli dans sa Plénitude Céleste comme Terrestre.

Quand l’Homme va à la quête du Un, de Dieu…Dieu vient à la Rencontre de L’Homme, il se donne à l’Homme : c’est la Charité de Dieu.

« Vous n ‘êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la Famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint » Ephésiens 2 19-22

Les fondements de la Jérusalem céleste sont les 12 Apôtres, le Christ la pierre angulaire de l’édifice, l’équerre.  Jésus est le compas et le Christ l’équerre. C’est la « Tente du Secret » de l’Espérance, de la Foi, de la Charité.

« Maintenant que tout est accompli, j’ai soif » dit le Christ sur la Croix. Ce qui est accompli c’est le retour au Principe : tout est à accomplir dans , et par, la Nouvelle Humanité : l’Abbaye qui se prépare à accueillir tous les lointains de la terre qui ont fait leur retour ( leur Conversion) à la Terre Sainte de leur Temple intérieur pour rentrer dans le Sanctuaire de Dieu (le Cœur- centre intelligible), en rois, prêtres et prophètes avec le Christ pour Roi de ses rois.

Par le Sacrifice du Fils (de la filiation terrestre attachée à l’Avoir), dans son retour au Père, on atteint à la Plénitude du Sacré, du Père dans sa relation au Fils, et du Fils au Père, pour faire entrer tous ses Fils et Filles de Dieu dans cette Filiation Céleste et en faire Sa Sainte Famille. C’est la Philiae. Cette plénitude céleste permet à l’Homme d’accomplir des œuvres bien plus grandes que le Fils lui-même n’a pu accomplir dans sa relation à lui et au Père. Il lui fallait faire son retour à Sa dimension Céleste pour accomplir pleinement la Nouvelle Humanité qui symbolise l’au-delà de son propre fait, en devenant le 8eme Jour de la vie dans la Création. Ce 8eme Jour en appelle beaucoup d’autres dans l’Amour Infini et Éternel du Principe Créateur dans sa Créature redevenue Être créateur, à l’Image et selon la Ressemblance.

L’Amour de Dieu ne se traduit que dans Son Au-delà, par Son Au-delà. Et pour Dieu sur Terre, Son Au-delà c’est l’Homme. Il est très compliqué pour l’Homme de savoir qu’il reste en deçà de ses possibilités individuelles, quand pour Dieu il est Son Au-delà. Pour Dieu, l’Homme n’a jamais eût le droit de ne pas être un Homme droit. Par sa Conversion il recouvre ses possibilités personnelles, essentielles, divines, universelles…

Sa Volonté de le ramener dans le droit Chemin de la Justice, de la Vérité et de la Bonté, peut être considéré par l’Homme comme la Charité princeps de Dieu pour l’Homme depuis la Chute.

Pour que l’Homme vive en Christ et reçoive une telle Lumière, il lui faut mourir complètement, totalement, universellement, essentiellement. Pourquoi ? « Celui qui s’attachera à sa vie la perdra, celui qui renoncera à sa vie la gagnera pour la vie éternelle » C’est quand je meurs en Christ que je vis en Christ, et que la vie de l’autre est bien mon au-delà. C’est parce que je suis mort en Christ que je suis ce que je suis : Infini, Éternel et Universel à l’Image et à la Ressemblance. Tout se passe sur la Terre comme au Ciel!!!

La Charité est bien à la fois : Phyliae – Eros – Agapè . Filiation Céleste- Force de pénétration au Coeur de l’Homme – Puissance Créatrice de Vie Infinie et Éternelle. 

      LA CHARITÉ D’ APRÈS LA SOMME  THÉOLOGIQUE DE  

THOMAS D’ AQUIN

Le mot de charité a été toujours, plus ou moins dévoyé, détourné de son véritable sens dans le monde sensible des « Gentils » et de leur bonne conscience limitée à ce qui fait le bien en compensation du mal, sans pouvoir « faire le Bien », ramener son prochain sur la Terre ferme de son intériorité pour qu’il retrouve sa solidité, sa fermeté, sa dignité dans sa capacité à aimer la vie. La véritable charité se traduit, dans le Manifesté, par une solidarité réciproque. Elle nécessite absolument, dans le temps nécessaire, un passage du besoin à la nécessité, de l’avoir à l’être, du temporaire à l’essentiel de la persévérance en vue de la constance, de la stabilité. 

La Charité est la plus grande Grâce qui ne se reçoit que pour se donner! Elle semble, dans Son Principe, se considérer pleinement dans la vie chrétienne. Bien sûr, beaucoup grâce à Dieu ont vécu de la charité avant le Christ: ils ont reçu la grâce de l’Esprit Saint et ont été justifiés. L’ Ancien Testament ne faisait que les y préparer. Mais la Révélation n’en était pas pleinement accomplie! Le Nouveau Testament a ouvert une porte nouvelle sur le Mystère insondable de Dieu et celui de notre salut, et la clé de ce Mystère, double ( entre l’Homme et Dieu) et unique dans Son Essence ( de la Genèse et de la Création), c’est la Charité! Elle donne à l’Homme la Force d’aimer, d’un Amour Véritable de la Vie dans l’au-delà de la limitation à des goûts, des envies, des besoins. l’Amour n’est que le fruit du « détachement impassible »…Il ne se donne qu’à l’Homme plongé dans l’Abyme de Dieu, pour recevoir la Lumière du Mystère de l’Incarnation au sein de son Non-être. La limitation s’efface devant l’Infinitude.

Le Nouveau Testament nous apporte sur le Mystère de Dieu une lumière décisive. « Dieu est agapè(partage) » 1 Jn 4,8. Tel est le terme de la Révélation.  » Voici comment s’est manifestée la Charité de Dieu au milieu de nous : Dieu a envoyé Son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par Lui (4, 9). Ainsi voici ce qu’est cette Charité : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Dieu qui nous a aimés et a envoyé Son Fils en victime d’expiation pour nos péchés » (4 , 10). Si rien ne peut expliquer un tel Amour, tout peut être expliqué par cet Amour. Si Dieu nous a tant aimés, nous devons nous aimer de même les uns les autres. C’est le Commandement de Jésus qui nous ramène au sacrifice du Christ, sans lequel l’Homme ne peut recevoir la plénitude de la Grâce d’aimer de manière infinie et éternelle; ce qui justifie sa genèse à l’Image et à la Ressemblance de Dieu.

Ce Commandement est entièrement Nouveau sous trois aspects: 

          – D’abord tant que Dieu n’avait pas envoyé Son Fils et ne l’avait pas « livré » sur la Croix, nous ne pouvions commencer à mesurer véritablement jusqu’où allait l’Amour de Dieu pour nous, et par conséquent jusqu’où il faudrait nous aimer pour aimer  » comme Il nous a aimés ».

          – En second lieu, « le prochain » n’est plus pour le chrétien ce qu’il était pour les hommes de l’Ancienne Alliance »; celui qui se tenait proche physiquement. « Le prochain » est celui qui invente (crée), ou découvre, le cœur du chrétien: celui qui est proche de l’ Ain, du Commencement ! »Au Commencement était le Verbe, le Verbe était avec Dieu, le Verbe était Dieu. » (Prologue de Jean). Le Saint Nom de Dieu YHWH nous dit qu’avec Dieu il n’y a ni Commencement ni Fin : tout simplement Il Est! Il Est Aujourd’hui, comme Hier et comme Demain.

De même que le Non- manifesté devient Manifesté; de même le Manifesté devient Non- Manifesté: tel est le sens de l’Au-delà de Dieu. Dieu ne s’arrête pas au sens du fait; Il en est la Source comme son Au-delà. L’âme et l’esprit de l’Homme, perdus dans « le sens relatif » au fait, peut toujours continuer à se poser la question :  » Si Dieu existe, pourquoi le mal? Et, si Dieu n’existe pas, pourquoi le bien? » La  réponse se trouve dans la réflexion que « si Dieu existait, Il ne serait pas ; et que si Dieu n’existait pas, Il ne serait pas! »Ce n’est qu’au Cœur de l’Homme que Dieu lève le voile de la Vérité… »des mots écrits à l’encre blanche cachés derrière ceux écrits à l’encre noire » selon Armand Abécassis. 

La parabole du bon samaritain l’explique bien, l’Amour de Dieu qui a été répandu dans son cœur par le Saint Esprit le porte vers Celui qui « espère »  son amour : Il va vers lui, s’en fait proche pour en faire, comme lui, un proche de Dieu. Peu importe quel est ce prochain, du moment que le Saint Esprit fait éprouver qu’il faut s’en approcher! Ce prochain symbolise dès lors ce « futur proche » , l’au-delà du présent, de l’être véritablement présent dans sa relation à lui comme à l’autre.

            –  Enfin, le Commandement de l’amour du prochain est nouveau en ce sens qu’il n’ y en a plus d’autre. L’Amour est le pleinement accomplissement de la Loi (Rm 13, 18). St Augustin dira les dix préceptes de la Sainte Loi se ramène à un seul Commandement :  » Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force; et tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est la plénitude de l’Amour en l’Homme qui fait dire à St Paul : « Vous pouvez avoir une foi (le Baptême) à déplacer les montagnes, sans l’Amour ( la Communion) vous ne faites rien ( la Sanctification) ! » L’amour exige une toujours plus grande réciprocité pour ne pas être confondu avec la philanthropie. L’Amour n’est que Création! « Quiconque aime est né de Dieu (1 Jn 4, 19) ; Demeurer en nous c’est demeurer en Dieu; et cette fidélité incontournable fait de nous les gardiens de Sa Parole. Cela nous vaut de n’être plus serviteurs mais amis de Dieu. « Je garde mon âme dans le seigneur comme un enfant dans les bras de sa mère. » (St Augustin) 

Le Verbe s’est incarné (la Grâce de la Charité) pour devenir Logos: Parole du Vivant au Cœur de l’Homme qui devient Règle de Vie dans la Rectification du Chemin de Vie et de Vérité qui constitue, dans Son « Ici et Maintenant », le Peuple des Élus; qui,  Forts de cette Humilité (la plus grande des qualités de l’Être, car Terre favorable à la Culture de la Vraie Vie) se voient, chaque jour davantage, devenir ses Pierres vivantes qui participent à la Construction de l’Édifice, et les Sources d’Eau Vive, tant désirées par Dieu, depuis la Nuit des temps de la Chute. La Conversion constante et permanente n’est que Lumière pure, simple, véritable et féconde…

LES ROIS MAGES

Les Rois Mages … Ou quand la Grâce de l’Esprit Saint précède nos pas.

Au temps du roi Hérode le Grand, des Mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu Son Étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant Lui. »

Tout dans la Volonté de Dieu est « Orienté » : c’est à l’Orient du Cœur que le « Et« , que l’Unité, s’établit (l’établissement du « Je Suis ») entre Dieu et l’Homme. 

Ce qui est écrit par le Prophète (Élie) : Et Toi, Bethléem (La Maison de Dieu), terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda (qui signifie « louant et confessant »), car de toi sortira un chef, qui sera le berger de Mon Peuple Israël. »

Et voici que l’Étoile qu’ils avaient vu à l’orient (leur Cœur) les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant…tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant Lui. Ils ouvrirent leurs coffrets,et lui offrirent leurs présents (leur pleine et parfaite Présence) : de l’or (la pureté de leur esprit), de l’encens (l’élévation de leur âme), de la myrrhe (la sainteté de leur vie). 

L’étoile du Ciel qui les précède (leur prédestination) signifie que « l’Étoile du Matin » (la Naissance du Seul et Même Jour) établit sur Terre comme au Ciel Sa Rectitude : « Parce que vous êtes des Hommes justes et fidèles, vous faites partie du Peuple de Dieu » dit Saint Paul. Les Réalités d’En-haut pénètrent les cœurs des fidèles en Véritable Lumière de la Justice et de la Bonté. 

En voyant l’Enfant et Marie, se révèle au regard des Sages la Vraie Vie qui ne peut naître qu’au Cœur de l’Homme : la crèche de l’Amour de Dieu- Du « Je Suis qui Je Suis » (le Père) Manifesté dans le  » Je Suis Ce que Je Suis ! (Le Fils) ».

En se prosternant devant Lui, les Mages reçoivent le Yod, la Lumière qui leur permet de renaître à l’Image : c’est la Conversion par le passage du monde du malheur au Royaume du Bonheur.

Comme la vie chrétienne est le Chemin qui mène au Christ et que la Justice précède les pas de Jésus, la lumière de l’étoile s’arrête à la verticale de l’Être, qui est, comme Ce qui était et Ce qui sera : c’est bien le Roi des Juifs, des Justes de la Vie infinie et éternelle !

Dans la prédestination,Tout est d’Équerre pour que la Filiation Céleste s’assied à nouveau à la Droite du Père! La Mag(i)e s’opère tout au long de la Transmutation jusqu’au Cœur de la Vraie Vie : de la Révélation divine. Puis se lèvent, dans l’Au-delà, les voiles de la Transfiguration (du Non- encore Manifesté) sur le Chemin du Tout Autre… C’est la Conversion de la Mag-ie en I-mage « en marche », dans son retour de « Fils prodigue » à la Ressemblance. Le Nouveau Testament a commencé à voir le Jour dans la plénitude de l’accomplissement de l’Ancien Testament : dans le Témoignage vivant de la Présence de Dieu en l’Homme, de l’Emmanuel (« Dieu parmi nous ») !

Par la Présence du Divin, l’Alchimie s’opère : l’Or, devient Pureté de l’Esprit – l’Encens, Beauté de l’âme – la Myrrhe, Bénédiction de la Parole (Grâce de l’Esprit Saint qui fait du Cœur de l’Homme, la Matrice de Vie Nouvelle dans le Principe du Monos à l’image de Myriam, la Source d’Eau vive qui jaillit jusqu’à la Vie Éternelle !)

L’Épiphanie est la Fête de l’Esprit qui repasse – à la Jouissance du Cœur – du Monde Phénoménal (LesMages) au Royaume du Nouménal (le Saint Nom de Dieu) à travers le Point de Rencontre avec le Messie (Les Rois Mages) jusqu’à être élevé à la Conscience Suprême de l’Unique Nécessaire (L’Amour) et de Son Règne de l’Imaginal... »Le Bois du supplice (de la dualité) fête Sa Résurrection en Arbre de Vie ( de l’Unité) ». 

Les Rois Mages sont le symbole du chemin que l’homme appelé à la Lumière doit faire jusqu’à l’Orient de son cœur pour voir le Messie qui donne l’Espérance : qui relève et sauve l’homme de l’errance…C’est pourquoi l’immense majorité (Beaucoup d’appelés, peu d’Élus) de l’humanité déchue, semble toujours vouloir attendre le Messie, sans trop vouloir y croire : de par son inertie, sa passivité. Ne marchant pas vers la Lumière ils sont toujours plus Ténèbres !

Ceux qui attendent le Messie, sont toujours ceux qui ne se sont pas rendus à la Vérité, la Justice, la Bonté, en se détournant toujours de Dieu, en ne se laissant pas sauver pour être sauveurs. Malgré « Sa folie » de toujours vouloir Se Manifester dans Son Fils pour nous sauver et accomplir le « Prodigieux Retournement » qui nous ramène au Père ! Leur victimologie qui perdure est l’œuvre du Satan qu’ils continuent à laisser voler leur âme et leur esprit, pour ne pas se laisser élever à nouveau à la Conscience de leur Sainteté, de leur Divinité. Sans la soumission au Monos, au Principe Un de toute chose, le Diabolos emporte l’homme dans le désespoir.

« Un Seul Être vous manque et tout est dépeuplé » : le Berger a rassemblé autour de Lui toutes ses brebis pour les ramener sur le Chemin de la Vie Infini et Éternelle de l’Exode Céleste. « Il n’y a plus de jour ni de nuit ; mais qu’Un Seul et Même Jour ! »

 » Nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils ; nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et tous ceux à qui Il veut Le révéler ! » …Et certainement pas à un roi de la Terre, condamné à se penser, à se croire trop puissant pour posséder la plus belle et la plus grande des qualités de l’Être : l’Humilité !!!

L’IMMACULEE CONCEPTION

L ‘IMMACULÉE CONCEPTION, ou le Sens de la Vie de l’Au-delà (Céleste) dans l’au-delà (Terrestre) pour la Vie de l’Au-delà (la Vie dans la Création)

L’Immaculée Conception est une conception que l’homme ne peut avoir , car elle est exigence du Sens Absolu que l’Homme ne peut recevoir qu’au Cœur de lui-même dans la pleine et parfaite présence de son être. Il incarne alors la pureté de son âme, la simplicité de son esprit, la virginité de sa vie de tout concept. C’est le Temps du Bonheur des « pauvres de cœur et d’esprit » entrant maintenant dans le Royaume de Dieu. Voyant l’Homme, maintenant, demeurer en lui, Dieu établit Sa demeure en l’Homme. C’est le retour du Fils prodigue qui permet à chaque enfant de Dieu, qui suit cette Filiation Terrestre, de voir le Père courir à sa rencontre… C’est la Voie Sacrée de la Parole Vivante qui est le Chemin de la Vérité de la Vie : l’au-delà de l’existence; sa Transcendance.

 Avec le Nouvel Adam, le Christ-Jésus, le Père Tout Puissant féconde la « Vierge- Mère », la Nouvelle Eve qui va générer le père Terrestre. Marie a enfanté Jésus; le Christ a généré Marie qui a engendré Joseph: la pleine et parfaite verticalité du Fils sur la Croix pour son retour vers le Père Céleste, met la Femme divine en conscience de la Nouvelle filiation Terrestre en présence de Jean, de l’Apôtre vivant dans le « En Je » de la Vraie Lumière du « Je Suis ce que Je Suis »: Face à la Croix, l’Homme se retrouve face à l’Arbre de Vie du « Parfait Mystère de l’Incarnation »!

Marie incarne pour le chrétien (pour l’être qui vit en christ) l’Immaculée Conception par la pureté de son âme : Elle est sans tâche; sans « souillures, flétrissures, ordures, de ce monde. Elle « qui avait été accordée en mariage à Joseph », se retrouve dans l’étonnement lors de la visitation de l’archange Gabriel, le messager de Dieu,venu lui annoncer l’enfantement d’un fils qui siégera sur le trône de David. « Comment serait-ce possible, puisque je ne connais pas d’Homme ?» affirme Marie.

En fait ce que veut dire Marie c’est : «  je ne suis pas Homme (à l’Image et à  la Ressemblance de Dieu) dont le masculin de son être épouse le féminin de son être et enfante la Vraie Vie ». « Je ne suis pas Homme à faire naître en moi comme en l’autre de la vie ( la Co-naissance)! ». Cette humilité de Marie la place sous le regard et la Volonté de Dieu pour en faire une Matrice de la Vraie Vie pour le monde et, d’une simple personne, la Mère de tous les Hommes…

« Dans l’ordre des principes divins qui nous construisent, la Maternité précède le Mariage ! Dans cette perspective seul peut-être appréhendé le mystère chrétien de la virginité-maternité de Myriam, de celle qui unit en elle le monde divin Mi à celui de la Création Ma, reconstituant les Eaux matricielles primordiales Mayim. » Annick de Souzenelle.

 De ces Eaux naît le Fils divin (Un: Céleste comme Terrestre). Alors Marie est couronnée : épousée de Dieu ; distingués l’un de l’autre sans être séparés, le Père et Sa Création, « Sa Fille (filiation céleste) bien-aimée ». A l’instar de Jésus devenu Christ, Nouvel Adam de l’Humanité, lorsque l’Homme laisse venir à Lui les « petits enfants », Marie devient la Nouvelle Eve (la Vivante).

Chacun de nous est « vierge d’Israël », demeurant « stérile » jusqu à la pleine maturité de sa virginité : le détachement immuable au Cœur de l’être! Tout être doit chaque jour s’éveiller, en enfant de Dieu  à sa vocation, à sa mission d’aimer. Sa transformation d’enfant de l’homme en enfant de Dieu le  mène jusqu’à sa transfiguration, avec Marie, en  Vierge-Mère qui peut désormais être épousée de Dieu-Père. Tout être au cœur de lui-même, femme comme homme, devient une épousée de Dieu, l’Époux Véritable. Marie, comme Jésus, comme le Christ, comme tous les sages, tous les maîtres, ne sont plus étrangers (extérieurs) à son Cœur.

Sans le Divin Époux, l’Homme ne peut épouser pleinement la vie en lui comme en l’autre et le mariage n’est plus qu’un sacrement d’un jour qui n’est guère longtemps Lumière du Sacré. L’inconstance, l’instabilité des sentiments humains sans le retour à son cœur (la Conversion), reprennent , malheureusement très vite, le pas sur l’élévation à la conscience de l’Unique nécessaire pour la Vie: l’Amour et Sa Toute Puissance Créatrice; Dieu Lui-Même! C’est pourquoi l’homme dans le fait, incapable de revivre en lui, avec lui, pour lui, divorcé de sa propre vie ne peut que divorcer de la vie de l’autre, pour ne plus pouvoir marcher ensemble et dans la même direction.

Ce mystère de la Vierge-Mère est commun à la conscience de tous les peuples. Il s’exprime dans leurs livres sacrés, leurs chants, leurs danses, leurs iconographies.Il s’exprime dans leur inconscient collectif par un comportement extérieur obéissant à un instinct compensatoire de la vocation intérieure non assumée. Comme si l’homme était condamné à tomber dans le culte de divinités passées, sans voir ces mêmes divinités avec son Cœur, dans son Cœur : ce Point qui est tout parce qu’il est le Tout qui hurle son éternelle affirmation, depuis le Mythe de la Chute : « Un Seul Être vous manque; et tout est dépeuplé! »

Une telle relation paraîtrait incestueuse si elle ne relevait pas d’une relation Père-Fille, purement ontologique de la Création pour toute l’Humanité. Le sens de la naissance de Jésus à Bethléem, ce qui signifie « la demeure de Dieu », nous est donné par Jean, 1 : « Celui qui demeure en lui voit le Fils comme le Père demeurer en lui…et sa maison est une demeure de Dieu ! »

Par sa soumission à la Parole de Dieu et l’Incarnation du Verbe de Dieu qui s’ensuit, Marie signifie la Toute Puissance de Dieu à travers l’Homme intérieur…La Jérusalem Terrestre de son cœur est pénétrée de la Lumière de la Jérusalem Céleste : toutes les réalités d’En- Haut deviennent les réalités d’en Bas. Le monde phénoménal est éclairé de la Lumière du monde nouménal ; l’éphémère se transforme en éternel  à la Lumière des 12 tribus d’Israël et des douze Apôtres. C’est pour cette raison que la fête de l’Immaculée Conception se situe le 8e  jour du 12e mois de l’année. C’est la porte de passage de la finitude terrestre à l’Infinitude Céleste (le 8 : « la verticalité de l’être » que ne retrouve que l’Homme retourné à son Cœur-centre intelligible avec le « Viens et suis-moi » de Jésus…)

Ainsi la conception pleine et parfaite d’un enfant ne peut plus se concevoir qu’avec le Cœur. « Sil faut 9 mois pour faire l’enfant extérieur il faut une vie tout entière pour faire l’enfant intérieur » dit Annick de Souzenelle. L ‘enfantement de la Vie Éternelle ne se fait, depuis la venue du Christ, qu’au Cœur de l’Homme dès cette vie sur Terre: Il est cette 7e Jarre vide qui, remplie de l’Amour de Dieu, participe au Sang de l’Alliance Nouvelle et Éternelle. « Maintenant que tout est accompli, J’ai soif » dit le Christ. La quête du Saint Graal de l’Homme se termine dans sa Mort ontologique, dans laquelle Il ressuscite en 8 e Jour de la Création. Il n’ y aura plus de jour; il n’ y aura plus de nuit; il n’y aura plus qu’Un Seul et Même Jour: Vous tous, au Cœur de vous-mêmes. C’est l’enfantement de la Nouvelle Humanité.

L’Immaculée Conception est au yeux de l’Initié, du disciple, contenue dans le Saint Nom de Dieu : YHWH ; du Masculin de l’être unit au Féminin de l’être (les deux « H’) pour recevoir la Lumière( le Yod) et enfanter la Vie.

Le Christ au cœur de l’Homme est ce « Soleil de Justice »que l’Humanité tout entière attendait pour le Pardon du péché originel (la tentation de l’extériorité, de l’étrangeté)) et le retour au Père (la Fidélité). 

« Ce n’est plus moi qui vit c’est le Christ qui vit en moi » dit Saint Paul dont la conversion (« Qui m’aime me suive.. ») nous ramène à l’Espérance vivante de Dieu (le Père qui vient, à travers Son Fils, sortir l’homme de l’errance) pour lui éviter de plonger en plein désespoir. Ainsi, « Celui qui se fixe en Dieu ne peut se fixer sur aucune créature »dit Jean… et celui qui bâtit sa maison sur le rocher ( la solidité, la fermeté), ne va plus la bâtir sur le sable (l’incertitude).

L’Immaculée Conception n’appartient qu’à Dieu : Elle émane de Dieu- manifeste  Dieu-ramène tout à Dieu ! Elle est Sa Volonté au-delà de toute volonté. Elle n’est là que pour rappeler à l’Homme l‘exigence de Sens Absolu qui l’habite (la quête de l’Unité) : d’abandonner sa créature (sa création) pour redevenir « à l’Image et à la Ressemblance de Dieu »: créateur… « Vous devez renoncer à tout  ce que vous avez, à tout ce que vous êtes y compris vous mêmes, pour porter Ma Croix dans le monde dit Jésus  aux Apôtres ». La Croix c’est la Sainte Trinité qui crie de tout Son Cœur (le centre de la Croix dans lequel s’accomplit la Tri-unité) : »le Sacré Cœur ») à la « Femme : voici ton Fils; et au Fils : voici Ta Mère!’ . C’est l’Arbre de Vie qui porte l’Espérance, la Foi et la Charité de Dieu: les fruits de Son Amour. C’est quand l’homme « abandonne  » son humanité qu’il retrouve sa divinité!

Et bien au-delà encore, c’est quand l’Homme repasse du créé à l’incréé qu’il retrouve l’Image qu’il était bien avant qu’il ne soit, pour un retour à un face à face avec Dieu ! L’ordre de la Genèse est rétabli en vue de la Création…Et le retour à l’Un, à la Source, figure Son Assomption, le Parfait Au-delà de cette Matrice de Vie Infinie et Éternelle, pour que tout dans cette Filiation Céleste comme Terrestre soit Manifestation du Principe Un à travers Son Enfantement maintenant Divino-Humain, depuis son retour auprès de Son Fils : celui de la Nouvelle Humanité…

Par Son élévation, Marie n’est plus une divinité qu’on vénère et qu’on prie; Elle est la pureté , la simplicité, la virginité (de tout concept), la fécondité, de notre âme! C’est  en ce sens qu’Elle est Mère de tous les Hommes...

« Pourquoi Dieu s’incarne en l’Homme? C’est pour que l’Homme devienne dieu! dit St Paul; « Par l’ Amour (la Grâce) nous sommes des dieux auprès (au regard) de Dieu » dit St Jean. Quand l’Homme est confirmé de la Présence, il ne peut plus affirmer.

« Seigneur ouvre ma bouche pour que Ta Parole soit vivante dans ce monde » St Paul, et que « les tiens me pardonnent si quelque chose vient de moi ». « Et maintenant , je garde mon âme dans le Seigneur comme un enfant dans les bras de sa mère; comme St Augustin.

L’EPREUVE DU LABYRINTHE

L’épreuve du labyrinthe :

Thésée et le Minotaure :

L’épreuve du labyrinthe constitue l’élément central du mythe de « Thésée et le Minotaure ».

A travers le mythe, nous recherchons le symbole pour accéder à la symbolique, qui est la lumière que nous recevons afin de donner du sens à la vie du monde qui nous entoure.

Le mythe évoque ce qui était ;

Le symbole évoque ce qui est ;

La symbolique évoque ce qui vient.

C’est la conscience de l’être qui nous appelle à lever les voiles que renferme le mythe, qui nous donne le sens du mythe, qui au cœur de l’être va se transformer en symbolique.

Au regard de Dieu, les 3 temps que sont le passé, le présent et l’avenir, ne sont qu’un seul et même temps.

D’où l’importance de l’étude des mythes pour en découvrir les symboles, et en recevoir la symbolique.

Toute lecture et toute écoute ne pourra s’effectuer que dans la connaissance du Saint Nom de Dieu, YWHW.

Le centre du labyrinthe est le symbole du mythe de « Thésée et le Minotaure ».

Le fil d’Ariane est un fil qui ne mène à rien (le nom d’Ariane s’apparentant à « A rien ») parce qu’il ne mène pas au tout.

Pourquoi ne mène-t-il pas au tout ? C’est parce qu’il n’amène pas Thésée au centre de sa vie. Si ce fil lui permet de sortir d’un fait, d’un labyrinthe existentiel, ce sera pour retomber dans un autre labyrinthe existentiel, sans sauver ni sa vie ni celle du monde qui l’entoure.

Ce fil n’est que la compensation de la négativité d’un état de fait, pour se transformer en décompensation dans une vie relative à de nombreux autres faits.

Ce qui symbolise ce système de compensation et de décompensation, c’est que Thésée suit tellement le fil d’Ariane, qu’il en oublie Ariane !

Sans Ariane, Thésée aurait peut-être pu arriver au centre du labyrinthe, tuer le Minotaure et finir par mourir dans le labyrinthe.

Comment, sorti du labyrinthe, l’être sauvé peut-il oublier son sauveur ?

Tout simplement parce-que n’étant pas parvenu au centre du labyrinthe de sa propre existence qui est son cœur, n’étant pas redevenu connaissant de la Vie, il ne peut pas être re – connaissant.

Le fil d’Ariane symbolise cette filiation terrestre que reproduit inconsciemment Thésée, c’est-à-dire la séparation du père et de la mère, de l’homme et de la femme, du fils et de son père.

Se souvenir, se rappeler, c’est signifier ce cheminement intérieur, qui fait passer l’homme du vide, du manque et de l’absence, à la plénitude de la vie dans sa relation à soi comme dans sa relation à l’autre.

« Zakor » en Hébreu signifie cette force de pénétration mâle qui rejoint au cœur de lui-même son principe femelle, pour une fécondité infinie, éternelle et transcendantale, symbolisée par l’élévation, la verticalité de l’être dans la grandeur de son âme et la toute puissance créatrice de son esprit.

L’homme ne sort du labyrinthe de son existence que pour la genèse et la création d’une vie meilleure, dont sa descendance sera le témoin vivant de cette filiation céleste, qui distinguera mais ne séparera pas.

Dans le plan spirituel, céleste, tout est un, tout est père, et mère, et fils et fille, de l’Être Suprême.

L’homme matériel, existentiel, peut se sortir d’une situation périlleuse sans pour autant avoir sauvé la vie en lui, comme autour de lui.

Le retour du fils prodigue ne s’effectue qu’en la présence du Père, du Fils et du Saint Esprit, lequel vient visiter toute âme égarée, perdue, se voyant et se pensant, en pleine détresse, abandonnée par sa conscience pure et véritable.

Le fils (Thésée) ne peut retourner au père (Egée), ce qui est son but fixe, qu’en passant par son cœur, dans lequel aucun oubli ne peut trouver place : ni Ariane, ni le drapeau blanc, ni rien d’autre qui ne soit nécessaire pour la vie.

Dans sa relation au monde, l’homme s’oubliant, se perdant de vue lui-même, en arrive à ne plus voir ni la mère, ni le père, ni même celle qui est désirée par son cœur sensible.

Le père qui se nomme Egée, et non pas Agé, parce qu’il n’a pas l’ancienneté de l’écoute de la Parole, salvatrice de la vie en lui comme autour de lui, va plonger mentalement et moralement, dans le concept intellectuel du blanc et du noir, pour noyer sa vie dans une vie relative au fait, au lieu de se comporter en père, en source d’eau vive. Ainsi son corps existentiel va disparaitre dans l’océan de la négativité de ce monde.

La personne âgée est celle qui garde en toute circonstances le «A»-leph (Aleph : principe créateur) de l’âge-nèse ; et qui ne peut donc tomber dans l’immédiateté du besoin.

Egée coupé de la vie infinie et éternelle n’aura d’autre choix que la mort.

Le vrai fil, c’est la fil-iation céleste, le sens de la verticalité.

Mais attention :  Ariane n’est pas rien ! Car elle existe, mais Thésée reste tellement dans le fait, qu’alors Ariane n’est rien.

Nous pouvons également faire le rapprochement entre Ariane et l’Arianisme, qui constitua, en son temps, un schisme, et donc une dualité.

Thésée sort de manière horizontale du labyrinthe.

De même, il ne peut sortir du labyrinthe que par l’extérieur.

Le labyrinthe de la Cathédrale de Chartres n’offre comme issue que son centre, c’est-à-dire le Christ, au cœur de nous-même.

Quand l’homme se contente de suivre le fil de son existence, qu’il se laisse mener par une vie relative au fait, il perd le fil, c’est-à-dire la conscience de ce qui est juste et bon pour la vie de monde.

Et l’existence n’est plus qu’un labyrinthe où l’on se perd définitivement.

Cette extériorité fait que Thésée en oublie Ariane ; autrement dit la connaissance est bien en lui, mais ne la vivant pas, il ne peut donc vivre et partager cette connaissance avec Ariane, ce qui établirait le lien de la Re-connaissance.

Son besoin de reconnaissance va tuer la Connaissance.

Ce besoin de reconnaissance du fils va aussi tuer le père.

Il n’y a pas d’amour sans partage, donc on ne peut partager en vérité qu’avec des gens connaissant de la Parole, de l’Epée d’Or.

Sans cette connaissance de la vie, c’est la mort. La connaissance de Dieu est genèse et création ; donc l’homme a tort de ne pas aller au cœur de lui-même, car il va se retrouver miné par tout un tas de faits ; et à l’image du Minotaure avec sa tête de taureau, il n’a pas fini de ruminer ses erreurs, qui ne sont que le fruit de ses errances extérieures.

Thésée suit tellement le fil d’Ariane, qu’il en arrive à oublier Ariane !

De la même manière, nous connaissons tous des gens qui suivent tellement leur docteur, qu’ils en oublient leur santé ; car le médecin n’est pas le docteur, qui a oublié de remédier à tous ses maux pour permettre à l’autre de remédier aux siens.

Pour être sauvé, il faut être sauveur ; et pour être sauveur il faut être sauvé.

L’oubli d’Ariane par Thésée révèle que Thésée s’oublie lui-même.

L’être au cœur de lui-même, tel le fils prodigue qui retourne au père, va ressusciter, contrairement à Thésée qui ne connaissant pas son père, ne pourra donc pas retrouver ce sens de la filiation qui établit l’unité, sur la terre comme au ciel.

Donc, en oubliant Ariane, il perd ce fil qui le relie à la Vie.

Le père terrestre n’est et ne se doit d’être que l’incarnation du Père Céleste suivant la phrase : « Qui a vu le Fils voit le Père ».

Le fil d’Ariane, lorsque l’homme retourne vers le Père, symbolise l’union de toutes les âmes et de tous les esprits, de tous les êtres demeurants au cœur d’eux-mêmes pour recevoir la vision de ce qui est juste et bon.

Ce sont les membres de la famille céleste, de la Sainte Famille ontologique, et non de la famille uniquement terrestre, biologique. La Sainteté de l’homme est la véritable écologie de sa mère nature.

Thésée a oublié de retourner au cœur de lui-même pour retrouver le féminin de son être, et réintégrer ce royaume dans lequel tout est union, et où rien n’est divisé, ni séparé.

Lorsque l’autre n’est qu’un besoin, une compensation de nos vides et de nos manques, et que nous avons tellement plongé dans ce besoin qui nous fait nous oublier nous-mêmes, nous finissons toujours par oublier l’autre. Ce n’est qu’en suivant le chemin de la Vérité de la Vie que ne s’oubliant plus, l’homme ne peut plus oublier l’autre.

Cette union entre Ariane, Thésée, Egée et la mère de Thésée, reproduit le schéma familial.

Malheureusement, Egée avait abandonné la mère de Thésée, et Thésée a délaissé Ariane.

Le mythe symbolise ce que nous étions avant notre conversion.

Le fil d’Ariane, c’est tout ce qui nous ramène à ce qui n’était pas : lorsque l’homme n’est pas, il ne peut pas retourner à ce qui était pour aller à ce qui vient ; s’il ne rétablit pas l’unité dans sa relation à l’autre dans le présent, il ne peut rétablir cette unité dans sa relation à l’autre dans le passé, avec les sages, les maîtres, les théologiens, les apôtres, les mystiques, sans la connaissance desquels il ne peut aller dans cet au-delà, à la rencontre de l’autre, établie par la Volonté de Dieu.

Après avoir oublié Ariane, Thésée oublie aussi de hisser le drapeau blanc lors de son retour, ce qui va provoquer la perte son père.

Le drapeau noir qui est reste hissé en haut du mat, signifie que Thésée n’est que ténèbres.

Dans l’horizontalité, lorsque l’on tue l’autre, on meurt à soi-même.

Thésée tue le minotaure avec la massue de cuir, et ne se sert pas de l’épée d’or.

La massue assomme, parce-que Thésée n’assume pas. Ceci parce qu’il n’est pas sorti du labyrinthe par le centre, mais par la porte extérieure, celle de la dualité ; et nous avons maintenant le fils à la place du père.

Cette épée d’or, c’est l’amour qui est fort comme la mort, qui nous coupe de la mort.

La massue est la force relative au fait.

L’épée d’or est la force d’aimer.

L’épée d’or ainsi que les sandales d’or avaient été cachées sous le rocher.

Ce rocher, c’est le cœur de l’Homme sous lequel se retrouve voilée la Lumière de la Révélation.

Egée reconnaitra son fils à l’épée d’or, et aux sandales d’or, qui symbolisent toute la richesse de la Parole et de la démarche pure et simple de l’être pénétré de la lumière de la Connaissance.

Ce sont les potentialités divines que l’homme retrouve lors de son retournement au cœur de lui-même, le préparant à son exode céleste pour son retour comme fis prodigue.

Thésée tue le minotaure avec la massue de cuir confisquée au brigand.

Etant méconnaissant de la Parole, il ne peut se servir de l’épée d’or, autrement dit du glaive.

Il se sert de la massue de cuir, donc animale, qui ne lui permet que de mener un combat extérieur, alors que l’épée d’or lui aurait imposé de mener le combat intérieur.

Le besoin de satisfaire son ego, car personne en dehors de lui n’avait pu tuer le Minotaure, anéantit en lui toute espérance de vie dans l’exigence de sens absolu qui l’habite.

C’est le combat intérieur que mène l’homme, qui lui ouvre la porte du salut, de lui comme de l’autre.

Car avec les sandales d’or et l’épée d’or, on tue le Minotaure ; mais ce Minotaure, c’est nous !

Autrement dit, on va tuer notre bestialité.

L’or dont il est question ici n’est pas l’or matériel, qui va plomber la vie de l’homme.

L’or matériel n’est qu’une conséquence chimique ; l’or spirituel résulte de la transformation alchimique.

Le masculin de l’être (Thésée) a donc oublié de retrouver le féminin de l’être (Ariane).

Si Ariane avait suivi Thésée dans le labyrinthe (pour éviter d’être oubliée), toute l’humanité aurait été détruite.

Elle est restée en dehors du labyrinthe, et ainsi la femme est restée l’avenir de l’homme.

Ariane, en dehors du labyrinthe, symbolise la résilience du féminin de l’être. 

Le Minotaure tué par Thésée était endormi.

Le Minotaure qui dort ne s’attend pas à ce que l’on rentre dans son labyrinthe. Donc Thésée ne remporte aucune victoire pour la vie ; Netzah dans l’Arbre des Séphiroth.

Ce Minotaure endormi n’avait plus qu’à mourir.

Cette « victoire » n’a rien à voir avec la conversion.

Si nous nous souvenons de Jésus rendant vivant Lazare : Jésus transforme la mort de Lazare en sommeil, alors que le Minotaure passe du sommeil à la mort, car Thésée ne peut rendre vivant personne !

Dans une vie relative au fait, l’homme n’est pas en sommeil, il est mort.

Dans la filiation céleste, il n’y a plus d’attachement au fait, symbolisé ici par le fil d’Ariane.

  • Filiation terrestre : sommeil symbole de mort.
  • Filiation céleste : mort symbolique de vie

La verticalité de l’être est le symbole du fil qui nous ramène au père.

Les sandales d’or devaient permettre à Thésée d’entreprendre cette démarche qui consiste à retourner vers le père. Mais pour que l’unité s’établisse entre le retour du fils, et son père, il est nécessaire que la démarche du fils soit pure. Mais en choisissant la voie terrestre (la voie sèche) au lieu de la voie maritime (la voie humide), autrement dit l’océan céleste ou les eaux d’en haut, Thésée, symboliquement, va se priver de toute possibilité de conversion.

N’ayant pas reçu la Parole de son père terrestre, Thésée, par son retour vers son père, ne peut rétablir l’unité car il est coupé de son  principe céleste et, comme pour tout homme menant une existence relative au fait, il participe au sacrifice de son père et des Saints Innocents ( les 7 jeunes garçons et les 7 jeunes filles) sacrifiés sur l’autel de l’inconscience de tout être qui, n’étant pas retourné au cœur de lui-même pour rétablir son unité de vie, ne peut établir le sacré : la vie infinie et éternelle. Ces 7 jeunes garçons et ces 7 jeunes filles symbolisent le 7ème jour, le jour du Shabbat, le Jour où Dieu se repose en l’homme pour voir l’Homme à Son Image et à Sa Ressemblance.

Le cœur de l’homme est le sanctuaire, le temple de Dieu dans sa relation au Père et au Fils.

La massue, l’instrument du massacre, est le symbole des fatalités qui tombent sur le monde extérieur, quand l’humanité n’a pas pris le chemin de la conversion qui lui permet d’incorporer pour dominer, et maîtriser son animalité (son ignorance des lois et des règles de justice, de bonté et de vérité), représentée par la monstruosité du Minotaure. La rectification du chemin intérieur est le « droit fil céleste » qui mène à l’Agneau triomphant au sommet de la Montagne de Sion (la vie paisible et douce de l’être éclairé, initié, dans le Royaume de l’Intelligible). Pour l’homme extérieur il en va autrement : il voit son âme dévorée par les « loups » de la finance, de la corruption, des intérêts particuliers qui compromettent l’avenir des jeunes générations : c’est le sacrifice des « Saints Innocents ».  Le Pardon est celui de la conversion de tous ceux « qui ne savaient pas ce qu’ils faisaient ». La filiation Céleste est celle de la Maîtrise retrouvée, à la suite du Seul et Véritable Maître, par l’appel de la Grâce à la « Quête de l’Absolu ».

Thésée, au contraire, enfermé inconsciemment dans un schéma parental mortifère, est rentré dans un royaume terrestre dans lequel les rois et les princes se succèdent ; toujours en quête de pouvoir existentiel, matériel, le futile et l’éphémère leur donnent toujours plus l’illusion de détenir des vérités qui ont pour conséquences d’infantiliser une populace malheureuse au plus haut point de son inculture de la parole des sages et des maîtres. « Le droit civil », profane, laïc, se pense, se croit, se veut tout puissant, dans une dictature volontaire démocratique, face aux « maîtres compagnons du devoir » de la nécessité « d’aimer son prochain comme soi-même. Car, celui qui n’aime pas demeure dans la mort ! » Jean, 4.

La mort d’Égée symbolise la chute et la disparition de tout royaume terrestre qui n’est pas le royaume des Cieux, dont les portes s’ouvrent sur « le règne de l’Imaginal », des Principautés, Souverainetés, Dominations, Puissances Célestes, Des Anges, Des Archanges…de Dieu lui-même.

Thésée n’étant pas un fils spirituel, il n’est que le symbole de la continuité de l’œuvre satanique de l’intellect de l’homme vidé du sens sacré de la vie. Les discussions stériles et donc mortifères en sont la traduction de plus en plus évidente… entretenues par des thèses (Thésée), des antithèses, des synthèses, qui n’aspirent qu’à encore d’autres thèses coupées (comme le fil d’Ariane) de toute genèse, de toute création de vie meilleure …C’est l’écoute, avec son cœur, de la Parole Vivante qui  « coupe court » à toute discussion relative, égotique, égocentrique, belligérante, car ne pouvant plus, ne sachant plus, comment établir  l’Union Sacrée entre la Vie et Son Principe !

LA FOI

«  Jamais rien de créé ne rassasie le désir de l’homme.

Dieu seul rassasie, et au-delà : à l’infini.

C’est pourquoi on ne se repose qu’en Dieu. » (St Thomas d’Aquin)

La Vérité première n’est pas le seul objet de la Foi.

L’objet de la Foi est d’une part la motivation pour l’homme (dans l’extériorité) dans l’humanité du Christ, dans les sacrements de l’église, et dans la condition des créatures… et d’autre part la Vérité qui se crée : le Réel.

Dieu revêt le plan humain pour que l’homme revête Dieu : la Réalité apparaît pour que l’apparence soit transformée en réalité. «  Quittez votre tunique de peau pour revêtir le Christ ! » (Saint Paul)

Dieu revêt l’apparence de l’homme pour que l’homme revête la Vérité de Dieu. Car toute apparition (ce qui apparaît au regard de l’homme, d’un seul homme) n’est relative qu’à une disposition particulière et momentanée, éphémère, par rapport à l’Absolue Vérité de Dieu qui ne cherche qu’inlassablement de vouloir se donner à la vision du cœur de chacun . Si Dieu n’était qu’apparence pour les uns , Il ne serait pas Vérité  Absolue !

Jésus n’est pas l’apparence de Dieu, car il est Dieu, sinon il ne serait qu’une apparition de Dieu, et non pas l’Éternel Présent…

Par le Christ, sa vie en christ avec le Christ, l’homme passe de l’illusion, fruit du sentiment humain, à la Vérité. « Par Lui , avec Lui et en Lui, à Toi Dieu le Père Tout Puissant, tout Honneur et toute Gloire pour les siècles des siècles. Amen ! »

La Manifestation de Dieu sur Terre est la Naissance, la Vie, la Mort et la Résurrection de Son Fils Unique. Un seul et même Esprit, un Seul et Même Être ; Un Seul et Même Temps  : L’Éternel Présent.

« Être ou ne pas Être » au cœur de soi. Ce n’est qu’ au cœur de lui-même que l’Homme se retrouve en présence de l’Être Suprême. Le sens de « l’être » est signifié dans le passage du fait à l’esprit, de l’existentiel au spirituel et à son  Au-delà, sa Source originelle, Infinie et Eternelle.

Nous disputons encore une fois Thomas d’Aquin ; c’est une grâce transmutée, transformée en  enrichissement : la Parole non encore manifestée dispute avec la Parole déjà manifestée. La manifestation n’est Manifestation que si elle amène à une nouvelle manifestation : Son Au-delà.

Citons Thomas d’Aquin :

L’objet d’Habitus Cognitif contient 2 choses : ce qui est matériellement connu et ce par quoi l’objet est connu qui en est la raison formelle. Si nous regardons la raison formelle de l’objet ce n’est rien d’autres que la Vérité 1ere, c’est-à-dire Dieu lui-même. La Foi dont nous parlons ne donne pas en effet son assentiment à une chose si ce n’est parce que Dieu l’a révélée.

Toute manifestation est révélation. Tout ce qui se passe dans le monde matériel de manière dramatique catastrophique est révélation de la perte de la Foi en Dieu et appel à la nécessité du retournement à la Foi en Dieu. La Foi en Dieu est la pleine et parfaite présence de l’Homme au cœur de lui même. Cette présence de l’Homme au cœur de lui-même redonne à l’Homme la Foi en Dieu grâce à la Présence de Dieu en l’Homme.

 La Fidélité infinie et éternelle de Dieu est signifiée et témoignée par sa Pleine et Parfaite Présence dans le cœur de l’Homme. L’Homme n’a pas foi en Dieu car seul Dieu est fidèle. C’est la Fidélité de Dieu en l’Homme pour l’Homme qui ramène l’Homme à Sa Fidélité. L’Homme n’a pas la Foi, il reçoit la Foi, il L’accueille dans son cœur, et le témoignage de cette Foi est la Charité.

Dieu témoigne de sa Foi en l’Homme, dans la grâce de Son Amour. Dieu a Foi en l’Homme  parce qu ‘ Il est Foi en l’Homme.

Dieu n’a foi en l’Homme que lorsque l’Homme n’est plus, pour permettre à Dieu d’être en l’Homme : « Vous devez renoncer à tout ce que vous avez, tout ce que vous êtes, y compris vous-mêmes, pour porter Ma Croix dans le monde » dit le Christ aux Apôtres.

La verticalité de l’être dans son immutabilité est cause de l’ Incarnation du Verbe de Dieu pour que l‘Homme soit dieu. « Au commencement était le Verbe, le Verbe était avec Dieu, le Verbe était Dieu. » Prologue de Saint Jean.

Comme il était au Ciel, Il a été  aussi en l’Homme ; et comme Il est  au Ciel, IL est et sera aussi en l’Homme. Telle est la Foi de Dieu en l’Homme pour l’Homme !

Saint Paul dit « Vous pouvez avoir une foi à déplacer les montagnes, sans l’Amour vous ne faîtes rien » Cet Amour c’est Sa Présence dans la Mort spirituelle, ontologique et essentielle de l’Homme.

Dieu dit « Je suis qui Je suis », alors que Jésus dit « Je suis ce que je suis » : le Non -Manifesté est devenu et devient pour l’Homme retourné à sa Vie en christ en suivant le Chemin de la Sagesse de Dieu, Sa Parole, Manifestation de la Vraie Vie.

Le cœur de l’Homme devient le Seigneur : là où règne la Lumière, le 8e Jour de la création. « Autrefois vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur vous êtes Lumière. Conduisez-vous comme les enfants de Lumière…3 ( Saint Paul)

C’est la Foi qui ordonne la vie de l’Homme dans sa relation à Dieu. La Foi est pleine et parfaite expression de la Volonté de Dieu pour l’Homme. L’exposé de la Foi est contenu dans le symbole. Or dans le symbole, il n’y a pas des énoncés mais des réalités = l’Homme n’annonce pas sa foi en Dieu, il est témoin de la Foi de Dieu en l’Homme. La Foi n’est donc pas une vérité à énoncer personnellement, mais une Réalité qui se donne à vivre et à se partager. Le miracle de la Foi est celui de la vision d’un face à face à Dieu.

L’Homme infidèle manque à la Foi, il ne manque pas de foi.

Les 3 vertus cardinales de Clémence, Tempérance et de Prudence symbolisent le plan humain de l’Homme. Les 2 vertus de Justice et de Force symbolisent le plan divin de l’Homme. Ces 5 vertus cardinales dans la relation de l’Homme à lui, puis de l’Homme à l’Autre sont sous tendues par les vertus théologales d’Espérance, de Foi et de Charité. L’Espérance ramène l’homme au cœur de lui-même, la Foi est la Présence Fidèle c’est-à-dire Infinie et Éternelle de Dieu dans sa relation à l’Homme ; et la Charité est la plénitude de Son Amour.

La Charité est la plus grande des vertus car elle signifie la genèse et la création de la Vie éternelle et infinie. La Charité est la présence sur terre de l’Infini, de l’Éternel : «  Caritas in Veritate » ; la Charité est Manifestation de la Vérité.

Quand l’Homme soumet sa vie à la Parole, il rentre dans le Silence de Dieu, comme son corps rentre dans une cathédrale pour faire taire son égo qui voudrait encore et toujours l’amener à penser et à croire. Il est alors pénétré pleinement et parfaitement du Son du Silence.

La Cathédrale n’est symbole dans la vie de l’Homme que lorsque la vie de l’Homme symbolise cette cathédrale. La symbolique reflète le symbole comme le symbole témoigne de la symbolique ; du sens donné  de la Vie à la vie. C’est le « Grand Pardon » !

Dans le cœur de l’Homme, le symbole (l’abbaye) devient symbolique (être l’abbaye) pour que la symbolique intérieure (genèse) devienne symbolique extérieure : création (L’Abbaye). La symbolique est genèse et création, à partir du symbole, d’une nouvelle genèse et d’une nouvelle création, au Nom de la Création. C’est le Saint Nom de Dieu, YHWH, qui porte en Lui le Nom de tout nom. L’Homme ne choisit pas, il ne veut plus : il est choisi, appelé, amené, rendu juste et bon à la conscience de l’Être, reflet de la Présence de l’Être : «Partout où vous vous réunirez en Mon Nom, Je serai parmi vous ! »

La symbolique de la Bonne Nouvelle de la nouvelle humanité (être l’Abbaye) est genèse et création à partir du symbole (être l’abbaye) d’une nouvelle genèse et création (l’Abbaye). Le déjà manifesté (l’abbaye déjà existante et donc en partie détruite) dans sa symbolique révélée à l’homme qui retourne au cœur de lui-même au cœur de cette même abbaye, appelle à la Manifestation de l’ Abbaye (la Nouvelle Humanité) à partir du non- encore  manifesté ( l’abbaye dans le devenir de son être : la Présence de l’Être Suprême Pleine et Parfaite  en son  sein).

L’abbaye, le symbole, génère la symbolique, dans le cœur de l’Homme (être l’abbaye), pour la genèse et la création de la nouvelle Abbaye. C’est la Bonne nouvelle pour l’homme dans sa vie en Christ.

Retourné au Père tout puissant, le Verbe Créateur s’incarne en l’Homme qui vit en Christ pour la création de la nouvelle Humanité.

Devenez des pierres vivantes pour participer à la construction de l’édifice signifie que lorsque l’Homme rentre dans le Temple de sa vie intérieure, il est transformé en cathédrale de la Vie Infinie et Éternelle ( Le Point définit le Cercle de la Révélation ; le Cercle signifie le Centre ; la présence pleine et parfaite de l’Homme au cœur de lui-même : son immutabilité . C’est le plan divin dans lequel il passe, dans un Seul et Même Temps, du manifesté au non manifesté.

La Foi est le Cœur Mystique du Christ. Le Cœur mystique du Christ n’est autre que le Christ lui-même qui voyant l’Homme au cœur de lui-même s’incarne en lui. L’Être Christique n’est Esprit Âme et Corps que parce que le Christ vit pleinement et parfaitement dans son cœur.

Lorsqu’on écoute la Parole d’un maître, c’est pour signifier à ce maître, en toute humilité, en parfaite simplicité, et en humble reconnaissance que ce n’est pas nous qui vivons mais que ce maître vit en nous.

Quand nous parlons  de Thomas d’Aquin et de Me Echkart, ce sont bien Thomas d’Aquin et Me Echkart qui parlent à notre cœur mystique selon la Volonté de Dieu : C’est le parfait mystère de l’Incarnation dans sa Manifestation comme dans Sa non-encore Manifestation.

Le Principe de la Foi définit le caractère nécessaire de l’infaillibilité (quand tu es fidèle, tu ne peux faillir à la Parole).

L’Être spirituel veille à ce que toute sa vie demeure fidèle à la Parole, c’est la condition unique et nécessaire à la pleine et parfaite Présence de Dieu. L’écoute de la Parole est à la fois porte de salut de l’humanité, et Sagesse et Amour de la divinité.

Le sens de l’au-delà est une Grâce que nous donne Dieu ; l’au-delà c’est la vie, et le sens en est la Source. L’Homme au cœur de lui-même est la source de la vie pour tous ceux qui ont déserté leur cœur. C’est l’amour de l’autre qui signifie notre fidélité à Dieu par la Grâce de Dieu : le Seul et Véritable Fidèle.

Lorsque l’Homme est au cœur de lui-même, il est dans la pureté de cœur et d’esprit qui manifeste l’exigence de sens absolu qui l’habite. Cette exigence de sens absolu n’est là que pour le couper d’une vie relative au fait le concernant, comme tous ceux qui l’entourent. Lorsque on est un homme droit, personne avec nous n’a le droit de discuter ce qu’il est juste et bon d’être, de dire ou de faire pour que la vie soit meilleure et le monde meilleur : c’est l’Exigence du plein et parfait Amour.  

« Celui qui n’exige rien de lui ne peut rien demander à l’autre » dit Confucius. Il n’y a donc pas de plus grand bonheur que d’être dans l’exigence absolue  de vivre en Dieu, pour que Dieu vive en soi. C’est « Être Dieu en Dieu » dit Me Echkart.

L’acte de Foi est la pleine et parfaite Présence de  Dieu qui se traduit par l’Amour. Une Présence qui est Source de la Présence et Au-delà de La Présence !

Saint Paul dit « Vous pouvez avoir une foi à déplacer les montagnes, sans l’Amour vous ne faîtes rien »

Lorsque l’homme pense qu’il a la foi c’est qu’il n’est pas fidèle, c’est qu’il ne s’est pas laissé rendre fidèle par la Présence de Dieu qui est toujours le Seul et l’Unique.

L’Homme doit demeurer dans le 7eme Jour (les vierges sages) du Shabbat, parce qu’il doit devenir le 8eme Jour de la genèse et la création, l’enfantement de la vie.

 Dieu se rend fidèle dans le cœur de l’Homme pour appeler et ramener l’Homme à sa fidélité et à Dieu : c’est l’Homme-dieu, qui n’est pas Dieu, mais qui est en qualité d’être dieu dans Sa Manifestation. En effet, quand l’Homme part à la rencontre de lui-même, Dieu vient à sa rencontre dit Saint Bonaventure.

La Loi est la voie, le chemin qui mène à la Foi ; et la Foi est la Grâce qui signifie la Loi.

La judéité mène à la chrétienté ; la chrétienté justifie la judéité.

Selon cette parole des hébreux 11,6 : « Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu », la Foi devient un précepte plus qu’obligatoire,absolument nécessaire. Le Nouveau Testament est contenu dans l’Ancien, comme une réalité figurée dans sa figure. Mais dans le Nouveau Testament il y a des commandements qui touchent expressément à la Foi comme on le voit en Saint Jean 14, 1 : « Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Le Nouveau comme l’Ancien ne font qu’Un ! Exode 20, 3 : « Tu n’auras pas devant moi de dieux étrangers . » Toujours dans l’Exode 12,26,  il est prescrit que les Israélites, à la demande de leurs enfants, définissent bien le sens de l’observance pascale. La Parole du Christ : « Laissez venir à moi les petits enfants… » prépare à la Pâque juive, du pain sans levain (la Parole de Dieu) qui ouvre la porte de passage ( la Pessah) de l’Exode Céleste. La Parole qui fait Loi dans le cœur du Juste est indissociable de la Foi que Dieu place en l’Homme !

L’observance de la Loi n’est pas assujettissement mais libération dans la perspective de la réalisation de la Foi. La Foi est présupposée aux préceptes de la Loi (Exode 20,2 : « Je suis le Seigneur, ton Dieu, c’est Moi qui t’ai tiré du pays d’Égypte ; Deut 6,4 : Écoute Israël, le Seigneur ton Dieu est l’Unique). Israël est la première révélation de l’existence de Dieu dans son retournement, son Baptême ! La relation de l’homme à Dieu n’émane pas de l’homme mais de la Volonté de Dieu : c’est le fruit de Son Esprit de Genèse et de Création Infinie, Éternelle et Universelle.

Le principe de vie spirituelle émane de la Foi pour un retour à la Foi , à Dieu , au Seul et Véritablement Fidèle. La Foi de Dieu en l’Homme, pour l’Homme est contenue dans le Mystère de l’Incarnation où « Dieu se fait tout petit pour que l’Homme devienne grand ». Or rien ne peut être aussi grand que Dieu. Cette grandeur tient à la Présence de Dieu en l’Homme qui accomplit pleinement, parfaitement le Principe Un : ce n’est plus Dieu ou l’homme, mais l’Homme et Dieu. C’est la grandeur de l’être, l’au-delà de Sa Manifestation en l’Homme, l’Essence Même de son Arbre de Vie : son élévation. La Foi est porte de passage de la dualité à l’Unité dans le plan céleste de l’être comme dans le plan terrestre de l’Homme. Par la Grâce de la Foi, « Tout se passe sur la Terre comme au Ciel ». L’élévation est cause de la fructification !

La Foi est Connaissance selon la prescription du Deutéronome (4,9) : « Tu apprendras cela à tes enfants, et aux enfants de tes enfants. » « Avoir la Foi », ce n’est pas la posséder, mais la recevoir et la donner. Elle est le parfait symbole de la Maîtrise, du Seul et Parfait et Véritable, et donc Vénérable Maître. « Veni-Vidi-Vici »… Deut (4,2) : « Vous n’ajouterez rien à La Parole que je vous dis, vous n’en retrancherez rien. » L’Amour a vaincu  la Mort ! La Mort spirituelle nous ouvre les portes de la Vraie Vie…essentielle et ontologique. L’image retrouve tout son sens dans la ressemblance...

La Loi est science ; la Foi, conscience. Malachie : «  Les lèvres du prêtre gardent la science et c’est de sa bouche qu’on attend la loi. » « Quand ils connaîtront ces lois, tous diront : « Voici un peuple sage (Hokhmah) et intelligent (Binah)» Deut (4,6). La Loi est le Chemin qui mène du sensible à l’intelligible ; la Foi est la Voie Sacrée qui conduit  (la Main de Dieu : le YAD) de l’intelligible au règne de l’Imaginal. L’homme qui place son âme et son esprit dans la Main de Dieu ne peut plus subir les manipulations existentielles de son égo et celui des princes de ce monde.

Recevoir la science de la Parole  et l’intelligence se fait par l’enseignement des maîtres ; Il est dit en effet dans le Deutéronome (6,6) : « Ces paroles que je te prescris seront dans ton cœur. » Il appartient au disciple de bien appliquer cela à son cœur! « Tu le raconteras à tes enfants » concerne l’enseignement du maître qui reçoit, vit et transmet. L’usage de la science et de l’intelligence se traduit par la méditation. Au cœur de l’homme la mémoire ne peut plus s’effacer : « N’oublie pas les paroles que tes yeux ont vues, et ne les laisse pas sortir de ton cœur un seul jour de ta vie ; » Deut (4,9) L’enseignement prophétique, évangélique, apostolique est celui de la Parole vivante, de la parole du Vivant. La Connaissance de la Parole des fidèles de Dieu en est leur science et leur intelligence. La discipline serait l’affaire des « enfants de Dieu » ; l’enseignement de la Loi doit être l’affaire « des Fils et des Filles de Dieu ». Le drame de l’humanité tient toujours au fait que les « grands «  de ce monde  assoit leur autorité au-dessus du peuple dans le domaine du temporel, sans être instruit par des prêtres de la conscience et de l’intelligence de l’universalité du Royaume de l’intemporel.

La méditation de la Loi s ‘accomplit dans l’ acte de Foi qu’est l’Amour.

(Novembre 2022)

L’ESPERANCE

L’ESPERANCE

L’Espérance est une Volonté de Dieu, du Père de « faire sortir l’homme de l’errance », ce qui est rappelé par Saint Paul « Le Christ viendra ouvrir vos tombeaux pour vous en faire sortir, il viendra libérer vos âmes et vos esprits enfermés dans des terres d’exil », les terres d’exil étant la vie matérielle de l’homme.

Le Mystère de l’Incarnation réside dans la Sagesse de Dieu d’avoir envoyé son Fils, Sagesse vivante et manifestée, pour ramener l’homme à la Conscience Suprême de l’Esprit.

Les vertus théologales, qui n’appartiennent qu’à Dieu, d’Espérance, de Foi et de Charité, sous-tendent les vertus cardinales de Clémence, de Tempérance, de Prudence, de Justice et de Force, sans lesquelles l’Homme ne peut combattre les forces du mal qui entrainent sa chute. Les vertus théologales sont Principes et les vertus cardinales sont manifestations du Principe

L’espoir est tout autre, il appartient à l’homme qui sent au fond de lui-même les potentialités freinées, bloquées, inhibées. Potentialités qu’il voudrait bien libérer, depuis la chute, ce qui lui est impossible sans l’aide de Dieu dont il n’a jamais cessé de se détourner. L’espoir n’est que souhait éphémère d’une volonté, d’un désir ponctuel de sortir d’une situation de mal-être pour retrouver une situation de bien-être. Alors que l’Espérance de Dieu est Volonté pour l’Homme en quête d’Absolu, de vie infinie et éternelle : de Vraie Vie.

L’Espérance de Dieu ne s’applique qu’à l’Homme qui n’a plus de volonté propre pour que Sa Volonté s’accomplisse. Il ne se sauve que par l’écoute de la Sagesse du Fils : « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie » et de son affirmation : « nul ne peut retourner au Père sans passer par moi ». Ce retour au Père étant la conversion de la créature à l’Etre Créateur, le Baptême, pour retrouver sa nature divine originelle.  

« N’ayons pas besoin de passer par le jeu des expériences amères » disent tous les sages et les maîtres. C’est pourquoi tous ceux qui ont succombé à la tentation (les goûts, les envies, les besoins) ne peuvent plus que mettre leur espoir en Dieu.

L’Espérance de Dieu est une grâce qui ne fait que signifier la soumission des êtres purs et simples à Sa Parole. L’élévation de leur âme et de leur esprit par la main de Dieu à la Conscience de l’unique nécessaire qu’est l’Amour, les plonge pleinement et parfaitement dans cette attente de Dieu pour l’Homme.

L’espoir de l’homme signifie d’une part qu’il ne peut plus compter que sur lui-même, « la chance ou la hasard », d’autre part qu’il garde en lui, au plus profond de lui-même, l’Espérance de Dieu. Ce qui signifie que l’homme n’a rien à espérer de véritable, de durable en dehors de la Volonté de Dieu : l’espérance d’être dieu en Dieu.

Si l’homme garde espoir, sans la véritable volonté de se soumettre à Dieu et à ses exigences, son espoir demeurera vain ; sans le Père, il ne sortira pas des ténèbres de son existence égotique, qui plonge de plus en plus son âme dans la nuit profonde de la désespérance.

La grande Miséricorde de Dieu se manifeste dans et par la venue de Son Fils sur Terre qui n’est autre que le Sauveur de toute l’humanité. Si Dieu est le Sauveur c’est parce qu’il n’a pas besoin d’être sauvé. L’homme, au contraire, vit dans l’espoir d’être sauvé. C’est pourquoi L’Homme n’est sauvé de manière essentielle, infinie et éternelle, qu’en Dieu.

Si l’espoir concerne l’homme, l’Espérance ne concerne que Dieu et l’Homme (l’homme vivant en Christ)

Pourquoi l’Espérance est la première des vertus théologales, avant la Foi et la Charité ?

C’est la Volonté du Père, à travers la venue du Christ que de faire sortir l’homme de l’errance, pour retrouver l’Intelligence de la Foi et la nécessité de la Charité.

L’Espérance de Dieu pour l’Homme témoigne de sa prédestination. Elle est le fruit de la Connaissance de Dieu de l’homme bien avant qu’il soit. Elle est le symbole du Saint Nom YHVH, de « ce qui est, ce qui était et ce qui vient ».

« Dieu ne donne pas son bien le plus précieux qu’est la Vie à la sensualité ; elle n’est pas capable de la recevoir » selon Jean Tauler. Cette Vie c’est la Charité de Dieu consacrée uniquement à l’Unité. L’Homme intérieur, vivant dans l’Espérance et de l’Espérance de Dieu, ne peut plus séparer (dualité) la Création de son Principe.

Les 3 vertus théologales d’Espérance, de Foi et de Charité se révèlent pleinement dans le Yod, le Germe Divin, et l’Incarnation du Verbe, le don de Dieu lui-même.

Si Dieu ne se donne pas en totalité à l’homme, l’homme ne peut retrouver ce qui fait sa totalité. C’est dans cette unité de Dieu à l’Homme et de l’Homme à Dieu que l’Unité est rétablie et que s’accomplit la Vie infinie et éternelle.

C’est le Christ qui symbolise cette unité de vie infinie et éternelle entre Dieu et l’Homme.

C’est le Christ vivant, ressuscité d’entre les morts, en tout homme vivant dans son imitation par le recouvrement de Son Image et de Sa Ressemblance.

L’Espérance de Dieu a pour but de ramener l’Homme à Son Image et à Sa Ressemblance. Dès lors, au regard de l’homme vivant sur Terre, si l’espoir demeure toujours horizontal, l’Espérance, elle, est verticale. La science a verticalisé l’homme dans son corps, la Connaissance de Dieu l’a verticalisé dans son cœur. Tel est le symbole de la Croix du Christ, de la verticalité de son être tout entier tendu vers l’Intelligence Suprême de l’Au-delà. La vision spirituelle de l’Homme est celle de la perfection de la vie au-delà du fait et non d’un scientisme qui se veut toujours plus perfectionniste. La Perfection n’est vraiment pas de ce monde !

Le premier sens de l’Espérance est de libérer l’âme et l’esprit de l’Homme, entraîné dans sa chute mortelle par une vie relative au fait et dont la servitude croissante se manifeste à travers de plus en plus de goûts, d’envies de besoins.

C’est l’Espérance de Dieu qui permet à l’homme d’entrevoir la lumière de sa quête de l’Absolu.

L’Espérance de Dieu donne à l’Homme le pouvoir de soumettre sa sensualité à Sa Volonté afin de recevoir la Vérité. « Les sens, en effet, ne sont pas capables de recevoir la vérité, ils ne peuvent donner que la mort » Jean Tauler.

Aux cours des siècles et au regard de l’homme, l’Espérance a revêtu un sens différent.

Pour le grec qui juge le présent et oriente son action en conséquence, la mort ouvre sur un monde meilleur, pour celui qui vit dans le respect d’une certaine sagesse.

Tandis que pour le juif, fondant son espérance sur Dieu dont il se sent totalement dépendant, la mort ne laisse place à aucun avenir individuel.

Avec la venue du Christ, l’Espérance a changé de statut. Sans doute y avait-il de l’espérance dans l’Ancienne Alliance, une espérance collective, toute soumise à Dieu, mais dont l’horizon ne dépassait que rarement les désirs terrestres.

Dieu s’adressant à Noé lui dit « toi seul a été juste car toi seul a conformé ta vie à Ma Parole ; je te sauverai toi et toute ta descendance quant au reste de l’humanité je submergerai la terre des océans et je l’emporterai » C’est donc une espérance terrestre.

Avec la Résurrection, la vision de l’espérance est transformée. La Foi (la fidélité à la Parole du Dieu Vivant) entraîne le chrétien vers un monde divin auquel le Christ lui a donné accès et ce monde divin est le Christ Lui-même, porteur de l’Espérance du Père.

Si le juif fonde son espérance sur Dieu, le chrétien est l’Espérance de Dieu en Dieu pour Dieu.

L’Espérance vivante de Dieu selon saint Paul est l’apôtre du Christ : le chrétien vivant dans la plénitude de la Grâce de l’esprit Saint à l’Image et à la Ressemblance de Dieu.

Saint Paul nous dit : « Pourquoi Dieu s’incarne en l’Homme, c’est pour que l’Homme devienne Dieu » La béatitude pour Me ECKART c’est d’être dieu en Dieu. Or i n’y a que Dieu qui puisse être en Dieu.

« Vous devez renoncer à tout ce que vous avez, tout ce que vous êtes, y compris vous-mêmes pour porter ma croix dans le monde » dit le Christ aux Apôtres. La croix symbolise la verticalité de l’être porté à écouter, à voir, à comprendre pour être, pour dire, pour faire : en un mot aimer.

Cette Sainte Trinité du Père, du Fils et du Saint Esprit au coeur de l’Homme (dans le cœur du chrétien) est et devient chaque jour davantage Espérance, Foi et Charité par l’Amour de Dieu qui est infini, éternel et immuable pour l’humanité tout entière.

Si le juif fonde son espérance sur Dieu, dans le vécu de Sa Parole, Dieu fonde son Espérance en l’Homme, dans l’Homme et pour l’Homme.

L’Espérance de Dieu pour l’Homme est à la fois la source, la potentialité et la parfaite réalisation de la vie du chrétien.

La vie en Christ n’est que la porte qui s’ouvre sur un au-delà de l’au-delà (le Baptême)

L’homme ne peut aucunement concevoir le monde divin puisque la matérialité de son être le limite à ce que ne peut être à ses yeux que genèse et création.

Toute élévation de sa conscience par la Main de Dieu n’est qu’un ennuagement de son âme et de son esprit, de ce que peut être la Véritable Conscience c’est à dire la Volonté de Dieu. L’orgueil empêchant l’homme de voir sa conscience élevée à la Conscience de Dieu l’amène à le renier.

Or, si l’homme avait conscience de Dieu il ne pourrait pas être conscience de Dieu. L’être spirituel est un être conscientisé.

La Conscience de Dieu est bien pour l’Homme passage de l’avoir à l’être.

Selon les dires de Thomas d’Aquin, « le chrétien doit-il désespérer de ce monde plutôt que de s’y salir les mains ? » Le chrétien doit-il désespérer de ce monde et ne plus porter de regard sur lui ?

Le monde symbolise la vie extérieure de l’homme, et le royaume sa vie intérieure. Le chrétien établit cette unité de vie « par Lui, avec Lui et en Lui », tel est le sens de la liturgie et de son appel à la communion d’âme et d’esprit de l’Homme en Dieu, avec Dieu et pour Dieu.

Thomas d’Aquin veut nous rappeler ici que ce qui symbolise l’être spirituel au regard de ce monde est signifié par le port des gants blancs au cours des cérémonies religieuses. Ces gants blancs signifiant la pureté intentionnelle de l’être éclairé, initié. Ils symbolisent le détachement du fait sans lequel l’homme ne peut faire. Ce détachement signifie l’inconditionnalité de la volonté d’aimer.

Me Eckart « ce qui fait que Dieu est Dieu, cela repose sur son détachement impassible, de là sa pureté, sa simplicité, son immutabilité. Si donc l’Homme doit devenir semblable à Dieu cela ne peut être que par le détachement ; de là sa pureté, simplicité et immutabilité. Et ces qualités produisent une ressemblance entre Dieu et l’Homme. Cette ressemblance est produite par la Grâce qui ne fait qu’élever l’Homme au dessus du temporel, et le purifie de tout ce qui est passager ».

La vie du chrétien n’est qu’unité entre le Royaume (la vie céleste de l’homme, les eaux d’en haut, le Mi) et le monde (la vie terrestre de l’homme, la matière, les eaux d’en bas, le Ma).

Le chrétien ne peut désespérer de ce monde car pour lui tout est matière, depuis la venue du Christ sur terre, à une écoute nouvelle, vision nouvelle, compréhension nouvelle, selon la Volonté de Dieu de placer l’Homme au cœur de Sa Création, pour être à son Image et à Sa Ressemblance, un être créateur.

Pour le véritable chrétien, l’homme parvenu au cœur de lui-même pour vivre purement et simplement en Christ, tout se passe sur la Terre comme au Ciel.

Le Chrétien doit-il désespérer de ce monde ? La réponse constitue un bon test de la théologie de l’Espérance. La clé réside dans la distinction de l’avoir et de l’être. L’objet de notre espérance est l’accomplissement de notre être personnel en Dieu, c’est-à-dire de sa réalisation trinitaire dans laquelle il ne se réalise pas, mais voit la Volonté de Dieu se réaliser.

Tout ce qui promeut l être intérieur de l’homme, divinisé par l’Esprit du Christ, l’Espérance y travaille nécessairement. L’espérance de l’homme en Dieu est de ne plus rien vouloir pour que la Volonté de Dieu s’accomplisse. L’expression de l’espérance de l’homme s’effectue à travers le renoncement de tout avoir, ou être, selon la Parole du Christ aux Apôtres : « Vous devez renoncer à tout ce que vous avez, tout ce que vous êtes, y compris vous-même, pour porter ma croix dans le monde ». La Main de Dieu élève l’âme et l’esprit à une verticalité où l’écoute et la vision atteignent une telle pureté, une telle simplicité qui ne sont rien d’autre qu’une conscience toujours plus belle, toujours plus haute, recevant chaque jour davantage la seule et vraie lumière du Royaume qu’est l’Au-delà. Dans l’Au-Delà tout est Principe car il n’y a plus de fait. C’est le Principiel, le Principe qui vient du Ciel

Dans l’Espérance, les Eaux d’en Bas rejoignent les Eaux d’en Haut, ce qui fait qu’il n’y a pas contradiction mais continuité entre l’élévation de son âme et de son esprit et le désir de corporéité d’un monde meilleur sur Terre : c’est Jésus marchant sur les eaux, la Paix du Christ, paix intérieure qui se traduit par la paix extérieure. Ce n’est que par l’Amour de Dieu que l’homme se met en paix. Jean Chap 1 nous rappelle le commandement de Dieu « Aime ton prochain comme toi-même, car celui qui n’aime pas demeure dans la mort ». L’Espérance est pour l’Homme Résurrection.

La vie sur terre du chrétien, de l’Homme élevé à la Conscience de Dieu, n’est que le reflet de l’élévation de son âme et de son esprit, pénétré dès lors de la Volonté de Dieu, d’exprimer tout Son Amour dans une Véritable Charité. C’est par l’Espérance de Dieu que l’Homme atteint la Foi qui s’exprime dans la Véritable Charité.

Selon Saint Augustin, « la vertu, Dieu l’opère en nous sans nous ». Grâce au Maitre d’Epone, nous comprenons pourquoi les vertus cardinales, pour l’homme vivant dans ce monde sont bien sous-tendues par les vertus théologales qui trouvent leur source dans le Royaume. (sous-tendues, signifiant qu’elles ne concernent que les hommes qui se placent sous la tente des Prophètes de l’Ancien Testament, en marche vers leur divinité)

Les vertus théologales dans leur totalité (Espérance, Foi, Charité) attestent le retour plénier de l’homme à sa divino-humanité. Saint Paul « Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » et « Pourquoi Dieu s’incarne en l’homme, c’est pour que l’homme devienne dieu », à l’image selon Sa Foi, et à sa ressemblance selon Sa Charité.  « Dieu se fait tout petit pour que l’homme devienne grand ». L’arche d’Alliance nouvelle et éternelle s’établit.

La vertu est une qualité propre à un être parfait d’après Aristote. Dès lors, l’Espérance est bien cette vertu qui appelle l’homme à la perfection. Au regard de l’Espérance, la vertu répond bien à cette qualité de l’être (sa perfection) dans le « Va vers toi » de Dieu à Moïse. Moïse symbolise la prophétie dans le passage de l’extériorité à l’intériorité. La quête de la vertu est passage de la faiblesse de l’homme à la force et à la dignité de l’Homme dans son retour à la Force et à la dignité de sa divinité. L’Espérance est bien cette vertu théologale qui rend l’homme à nouveau de plus en plus vertueux.

Elle fait sortir l’homme de son besoin de reconnaissance d’être vertueux au regard des hommes, pour se mettre humblement sous le regard de Dieu. C’est le besoin de reconnaissance qui coupe l’homme orgueilleux de toute connaissance de Dieu.

L’Espérance de Dieu est le passage du sensible à l’intelligible, du futile et l’éphémère à l’essentiel et éternel, de la fausseté à la vérité, du sentiment à l’Amour.

L’Espérance est principielle, elle est principe céleste du salut de l’homme tombé dans le péché originel.

L’Espérance est Exode dans l’Ancien Testament, pour devenir Passion dans le Nouveau testament. Elle n’est vertu pour l’homme que si elle répond à une attente de Dieu pour l’homme.

L’Espérance ne s’adresse qu’à l’homme qui n’a plus d’espoir, qui n’espère plus des ténèbres de ce monde.

L’Espérance de Dieu est de ramener l’homme des ténèbres du fait à la Lumière de l’Esprit, par le détachement impassible.

L’Espérance de Dieu est attente de l’homme par Dieu pour l’Homme. Dieu ne nie pas le fait, il est transcendance du fait. Dieu n’attend rien car il est le Tout.

L’Espérance de Dieu est rappel de l’homme à Dieu, de l’homme en Dieu, de Dieu en l’homme pour l’Homme : l’Amour de Dieu est infini, éternel et inconditionnel, ce qui parait paradoxal quand on parle de l’Incarnation de Dieu en l’Homme pour l’homme. C’est le scandale et la folie de l’Amour de Dieu pour l’Homme.

Inconditionnel signifiant au regard de Dieu d’un Amour pur, absolu sans aucune relativité. Cet Amour absolu s’est manifesté il y a 2000 ans par la venue du Fils de Dieu sur Terre pour être dans le temps eschatologique du Christ pleinement et parfaitement symbolisé par le « Ici et Maintenant du Christ », signifiant que désormais tout se passe sur la Terre comme au Ciel. Les Eaux d’en Bas pénétrées des Eaux d’en Haut sont à nouveaux rétablies dans leur unité dans le seul et même Amour : C’est le passage sur l’autre rive de l’humanité à la divinité.

Grâce à l’Espérance, il n’y a plus l’Amour de Dieu et l’amour de l’Homme, il y a un Seul et même Amour de Dieu en l’Homme, avec l’Homme et pour l’Homme, et de l’Homme pour Dieu. Comme Dieu s’incarne en l’Homme pour vivre en lui, avec lui et pour lui, l’Homme peut s’incarner en Dieu. Or comme nous le rappelle Me ECKART : « Il n’y a que Dieu qui puisse s’incarner en Dieu, et si Dieu s’incarne en l’Homme c’est pour que l’Homme ne soit plus Homme mais Dieu. L’humilité de l’être s’efface devant l’Etre Suprême : Rendons Gloire à Dieu, c’est l’Amour de Dieu qui fait de l’Homme son serviteur.

Dieu est le point culminant de la vie de l’Homme élevé à sa conscience pour ceindre ses reins de Sa ceinture, le point a défini le cercle. Dès lors le cercle signifie le centre, le Un définit le Tout, le tout signifie le un : « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ». L’apôtre est devenu Apôtre. L’apostolat de l’homme d’aujourd’hui témoigne l’Espérance de Dieu.

L’Espérance est folie pour l’homme car sa seule raison est suprême et transcendante : Dieu Lui-même.

L’Espérance n’a d’autres raisons que d’amener l’homme et donc de permettre à l’homme de renoncer à toute volonté pour que la Volonté de Dieu s’accomplisse.

Si la Tempérance redonne à l’homme le sens de l’intemporalité, l’Espérance est le chemin qui le mène à l’éternité.

Si celui qui espère est imparfait, celui qui vit dans l’Espérance est parfait car sa vision est celle de Dieu.

L’objet de l’Espérance est-il la béatitude éternelle ?

La béatitude éternelle est le fruit de l’Espérance de Dieu. Si la béatitude éternelle était une espérance de l’homme, elle ne serait qu’un vain espoir ; puisque l’Espérance de Dieu est de faire sortir l’homme de l’errance, c’est-à-dire d’une vie relative au fait.

La béatitude éternelle ne se donne qu’à l’Homme qui demeure centré sur lui pour contempler la vie que Dieu crée à travers lui.

L’Espérance est-elle une vertu théologale ?

Lorsque l’on parle de vertus théologales, l’Espérance, la Foi et la Charité, c’est parce qu’elles sont indissociables. Le sens de l’Espérance est la Foi et celui de la Foi, la Charité.

L’Espérance de Dieu ramène l’homme au cœur de lui-même dans lequel Il a placé Sa Foi. Par la parfaite fidélité à Sa Parole déjà manifestée, le Verbe peut s’incarner dans son « Ici et Maintenant », telle est la Charité.   

Saint Paul nous dit « nous avons une espérance qui pénètre », c’est-à-dire qui nous fait pénétrer à l’intérieur du secret par la levée du voile de la Béatitude Céleste.

L’Espérance est de transformer, transfigurer l’homme en Homme-dieu.

La Béatitude Eternelle pour l’homme est de contempler l’Esprit et la Vie de Son Créateur.

L’Espérance est une attente de Dieu exprimée dans la Profession de Foi : « J’attends la Résurrection des morts et la Vie du monde à venir »

Il est commun de distinguer dans l’esprit de l’homme les trois vertus théologales. Au regard de Dieu, il est utile et nécessaire de voir qu’elles ne font qu’une.

C’est ce que l’Homme éclairé, initié peut s’aventurer à envisager comme étant l’Intelligence Suprême de Dieu.

La Foi, étant comme nous le rappelle l’Apôtre « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme »

L’Espérance est un appétit infini et éternel de Dieu de la vie de l’homme.

Elle est un bonheur de l’âme qui lui permet de rendre gloire à Dieu.

L’Espérance est une puissance appétitive de Dieu qui rend l’âme impassible et immortelle.

L’Espérance est ce qui mène l’Homme à la jouissance du cœur, en le remplissant de Foi et de Charité.

L’Espérance de Dieu est l’espérance en l’homme de l’Homme (le Baptême), de l’Homme en Dieu (la Communion) et de Dieu en l’Homme (la Confirmation)

Saint Paul aux Romains Chap 4, « Car ce n’est pas en vertu de la Loi que la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham et à sa descendance, mais en vertu de la justice obtenue par la foi. » En effet, si l’on devient héritier par la Loi, alors la foi est sans contenu, et la promesse abolie. Voilà pourquoi on devient héritier par la Foi : c’est une Grâce et la promesse demeure ferme pour tous les descendants d’Abraham, non pour ceux qui se rattachent à la Loi  mais ceux qui se rattachent à la Foi d’Abraham, lui qui est notre Père à tous, Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l’existence ce qui n’existe pas. Espérant contre toute espérance, ainsi est-il devenu le Père d’un grand nombre de nation selon cette Parole : « Telle sera la descendance que tu auras. »

Commentaire : La Foi est une grâce qui appelle l’Homme à l’Espérance de Dieu au-delà de toute espérance (Dieu qui appelle à l’existence ce qui n’existe pas) ; ce qui fait de la descendance un principe céleste.

  1. Saint Augustin d’Epone « regardez les Apôtres eux-mêmes : s’ils n’avaient pas eu une grande Foi, ils n’auraient pas renoncé à tout ce qu’ils avaient, ils n’auraient pas foulé au pied les espoirs terrestres pour suivre le Christ et pourtant leur Foi n’était pas parfaite car ils n’auraient pas dit au Seigneur « augmente en nous la Foi »

Commentaire : L’Espérance de Dieu est au-delà (l’augmentation) de tout fait consacré à Dieu.

  • Saint Paul, Ephésiens Chap 1 : « Bénis soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a béni et comblé des bénédictions de l’Esprit au Ciel, dans le Christ. Il nous a choisi dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons faits, immaculé devant lui dans l’amour. Il nous a prédestiné à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de Gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous a donnée dans le Fils Bien Aimé. En lui nous sommes devenus domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de Celui qui réalise tout ce qu’il a décidé : il a voulu que nous vivions à la louange de sa Gloire, nous qui avons espéré dans le Christ. »

Commentaire : Parole du Christ aux Apôtres  « Vous ne m’avez pas choisi, c’est moi qui vous ai choisi afin que vous alliez et que vous portiez du fruit »

L’Espérance de Dieu consacre cette 2eme Parole « Nul ne peut retourner au Père sans passer par moi » Parole qui concerne tout, ce tout espéré de Dieu pour avoir reçu la grâce d’avoir d’avance espéré dans le Christ

L’Espérance de Dieu devient dès lors pure vision au-delà de toute conception de ce qui était bien avant qu’il ne soit. Si le sens de l’être émane de Dieu, il ne peut être que si Dieu n’est pas, telle est la Seule et Véritable Espérance de Dieu.

  • Méditation de Benoit XVI : « Le Christ a tué la mort qui tuait l’homme grâce à l’Esprit qui ne pouvait mourir » Ecrit un père de l’église.

Le Fils de Dieu a ainsi voulu partager notre condition humaine pour l’ouvrir à nouveau à l’Espérance. Il est né, non pour mourir mais pour pouvoir mourir.

Commentaire : C’est ce pouvoir de mourir qui libère de l’esclavage de la mort. Avec le Christ, la mort n’est plus douleur, malheur, mais libération porte de passage vers la vraie Vie ; vers une vie pure, simple, fécondée par la Grâce de l’Esprit. Tout cela symbolisé en Marie, l’Immaculée Conception qui par la Grâce, de femme devenue Epouse, nous invite à participer aux Noces du Christ. Par les Epousailles du Christ (de l’homme en l’Homme, de l’Homme en Dieu et Dieu en l’Homme) les Miracles commencent à s’accomplir.

  • Saint Paul, Corinthiens Chap 1 : « L’Amour ne passera jamais », les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée. En effet, notre connaissance est partielle, les prophéties sont partielles, ce qui demeure aujourd’hui c’est l’Espérance, la Foi, la Charité, mais la plus importante des trois, c’est la Charité.

            L’Espérance, c’est Dieu, la Foi c’est l’Amour, et la Charité, la Genèse et la Création. 

Commentaire : ce qui est cher au regard de Dieu, c’est l’unité. L’Espérance de dieu, c’est sa Foi autrement dit sa fidélité en ce qui était ce qui est et ce qui vient. La Charité dans la Vérité. La Vérité c’est l’amour de Dieu infini et éternel.

  • Pierre, Chap 1 : « Bénis soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus Christ : Dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaitre pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. » Cet héritage vous est réservé dans les cieux à vous que la puissance de Dieu garde par la Foi pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps.

Commentaire : La mort et la résurrection du Christ c’est le temps escathologique, c’est à dire la finitude du temps de la finitude : le temps de la finitude s’efface devant le temps infini et éternel de la plénitude du Seul et même temps.      

  • Saint Paul, Colossiens Chap 1 : « Dieu vous a reconcilié avec lui dans le corps du Christ, son corps de chair, par sa mort, afin de vous introduire en sa présence. Saints Immaculés, Irréprochables, tout cela se réalise si vous étiez solidement fondé dans la Foi, sans vous détourner de l’Espérance que vous avez reçue en écoutant l’Evangile proclamé à toute créature sous le Ciel.

Saint Paul, Ephésiens Chap 4 « Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous. À chacun d’entre nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don fait par le Christ. C’est pourquoi l’Écriture dit : Il est monté sur la hauteur, il a capturé des captifs, il a fait des dons aux hommes. Que veut dire : Il est monté ? – Cela veut dire qu’il était d’abord descendu dans les régions inférieures de la terre. Et celui qui était descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux pour remplir l’univers. Et les dons qu’il a faits, ce sont les Apôtres, et aussi les prophètes, les évangélisateurs, les pasteurs et ceux qui enseignent.

Commentaire : L’espérance de tous trouve son fondement dans l’amour de l’autre.

  • L’Espérance de Dieu ou le retour du fils Prodigue, Luc Chap 15

En corolaire Jean Chap 1 « celui qui demeure en lui voit le Fils comme le Père demeurer en lui et sa maison est une demeure de Dieu ».

  • Saint Paul Romains Chap 5, « Frères, nous qui sommes devenus justes par la Foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ. Allez dans la Paix du Christ. Nous mettons notre fierté dans l’Espérance d’avoir part à la Gloire de Dieu. Bien plus, nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance, la persévérance produit la vertu éprouvée, la vertu éprouvée produit l’espérance, et l’espérance ne déçoit pas puisque l’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ».

Commentaire : Saint Paul, « l’épreuve vous fait faire l’expérience du Salut, elle vient vérifier votre Foi. La Foi vous ramène (et non vous redonne) à l’Espérance pour vivre dans la Charité ».

Le vivant n’est vivant que pour le Vivant.

L’espérance de l’homme est l’Espérance de Dieu en l’Homme, qui n’est autre que le Christ lui-même.

Le christ est porteur, avec sa croix (la Passion), de l’Espérance de Dieu en l’Homme, avec l’Homme et pour l’Homme. L’Homme est le symbole vivant de l’Espérance de Dieu, car il est Charité, Amour. 

LA RESURRECTION (A. DE SOUZENELLE)

LA  RÉSURRECTION (A. DE SOUZENELLE)

Lorsque Dieu se fait Homme, Il entre dans les catégories de l’Histoire ; en employant nos mots humains inadéquats à Lui, je dirai qu’Il « se brise » pour s’y modeler et y cacher Sa Gloire. L’histoire Le conçoit et L’annonce dans ce qu’elle en voit ; elle Le consigne dans ses archives au même titre que les sages et les prophètes ; elle se rassure en annonçant aussi Sa Mort à laquelle assiste une foule d’hommes et de femmes, à la suite d’un procès qui a réuni les plus hautes autorités de l’époque.

Mais qu’Il ressuscite est pour elle scandaleux ; qu’elle ait à  réviser ses normes et ses lois pour intégrer en elle ce phénomène nouveau, c’est du délire ; que l’Homme ait à casser les « protections » bétonnées de son cœur, qui paradoxalement le retiennent prisonnier de lui-même, pour appréhender le nouveau, voire le libérant, cela est impossible !

Et lorsqu’il croit faire sienne l’idée de la Résurrection, cet homme, ce n’est plus généralement que dans une superstructure intellectuelle ou émotionnelle d’ordre religieux, qui ne change rien à son cœur ni à sa vie ; il croit que quelque chose de fou s’est passé, il y a deux mille ans, à laquelle il veut bien admettre qu’il y accédera seulement après sa mort, mais sa vie n’en est pas moins identifiée à l’Histoire et à ses valeurs: il n’ y a pas de place en lui pour Le Ressuscité !

Il n’y a nulle place pour le souffle de l’Esprit qui fait de chaque instant de l’Histoire l’espace réel de la Résurrection. Et pourtant, si l’actuelle réalité de la Résurrection n’est pas posée en postulat de chaque instant qui constitue le « Ici et Maintenant » du Christ, celui-ci n’est que mort.

Naissance, vie, mort, résurrection, participent d’un seul et même Temps : d’un temps hors du temps, d’un temps prédestiné, d’un temps qui  n’existe pas et qui existe ; d’un temps qui ne nous appartient pas mais qui nous est donné ; d’un temps que l’on n’a pas mais qui est ; d’un temps qu’on a perdu, qu’on aura plus jamais, parce qu’on ne l’a jamais eu ; d’un temps que l’on ne rattrapera plus parce que nous n’avons pas su le saisir ; d’un temps qui nous échappe parce que la Vie est tout simplement un Temps qui échappe au temps…

La Résurrection fonde et vainc toute mort, elle explique son énigme, lève le voile de son absurdité, apaise la révolte qu’elle soulève, donne sens à la « Vraie  Vie » en l’arrachant aux ténèbres ; elle brise les tombeaux et ouvre les cœurs à la vision du tout autre, à l’expérience de l’impossible rendu possible, à l’ivresse d’un amour qui participe au banquet divin…

Elle ouvre les eaux de la Mer Rouge, et le cri d’Israël, l’enfant naissant, jaillit comme un éclat de rire !

Mais l’Histoire, elle, reste en Egypte ; et nombreux sont aujourd’hui les chrétiens qui y retournent et l’y retrouvent. Le rire se brise et laisse place au sou-rire, ou même à la moquerie.

La porte de la Sagesse divine est plus étroite que le chas d’une aiguille !

Michel Laclaverie: Janvier 2020 d’après l’éternelle inspiration d’Annick de Souzenelle (L’Égypte intérieure ou les dix plaies de l’âme 1991).

LEVER LE VOILE…

Lever le voile…

Dans le fait, le voile est fait pour cacher quelque chose au regard du monde ; dans l’esprit il est le symbole d’une intériorisation, d’une intimité profonde, secrète…

Il signifie une volonté propre de vivre en soi, avec soi, pour soi ; d’entrer dans une relation intime à soi, dans un véritable désir de Dieu. La religion est « ce qui relie » et charité bien ordonnée commence par soi-même !

Celui qui n’intègre pas le sens propre de sa vie ne peut intégrer ce qui fait le sens de sa vie dans sa relation à l’autre. Celui qui n’a pas intégré que celui qui n’est pas juif, (juste), qui n’écoute pas la Parole de Dieu avec son cœur, ne peut pas être chrétien et vivre dans l ‘amour de son prochain comme de lui-même selon le premier commandement de Dieu : « Aimes ton prochain comme toi-même ; car celui qui n’aime pas demeure dans la mort »Jean, 1. Et celui qui n’est pas chrétien ne peut pas être musulman(« celui qui se met sous le regard de Dieu »)selon la Parole de Saint Paul : « Au lieu de regarder les réalités d’en bas, vous feriez bien de regarder les réalités d’en haut ! ». Saint Paul annonce la troisième et dernière des prophéties !

Nous comprenons dès lors que l’intégration pleine et parfaite de la Vraie Vie se fait au cœur de l’Homme et avec son cœur et par l’élévation de son âme… « Qui s’élèvera sera abaissé et qui s’abaissera sera élevé ! »

L’intégration pour l’homme qui était étranger à son cœur et à son esprit se fait par son intériorisation et son retour au féminin de son être dans des épousailles divines, infinies et éternelles ! La puissance du masculin de son être rejoint dans sa vie intérieure la douceur et la paix du féminin de son être. L’homme intérieur est à l’écoute de Saint Paul : «  L’homme extérieur court à sa ruine ; l’homme intérieur se renouvelle sans cesse ! ».

Le voile symbolise l’intimité dans laquelle tout se crée dans sa relation à l’autre. Il oriente la vie vers la révélation de l’unité entre l’esprit, l’âme et le corps ; évitant la tentation de succomber à la  prostitution de son corps exhibé au regard de tous les autres… La revendication occidentale de la féminité consiste à ne vouer qu’un culte à son corps au détriment et au risque d’y perdre son âme.

A l’opposé de ce monde perverti par l’homme (qui ne retourne pas au Père), la féminité de certaines se voit affublée d’un carcan idéologique, intégriste : la burqa ! Elle symbolise l’emprisonnement de la volonté propre de ces femmes, la victimologie de tous, dans des pensées et des croyances diaboliques d’une masculinité vouée au culte de la mort. Cet intégrisme dit « religieux » n’est que le fruit de la non -intégration de chacun de ce qu’il est juste et bon d’être, de dire et de faire pour qu’à l’image et à la ressemblance de Dieu, l’homme, de créature retournée au cœur d’elle-même, redevienne créateur de vie meilleure et d’un monde meilleur.

Pour l’être spirituel, la différence est source d’enrichissement ; pour l’être matériel c’est le prétexte à la séparation, l’opposition, le conflit…

Les trois religions monothéistes revendiquent le Principe d’un Seul et Même Dieu. Ces commandements sont pour son peuple élu : celui qui a été choisi par Lui pour aimer. Celui qui aime n’appartient à personne il n’appartient qu’à l’Amour c’est-à-dire à Dieu. La faiblesse de l’humanité s’exprime dans les sentiments et les ressentiments. La force de la divinité dans l’Amour : la genèse et la création d’une vie meilleure infinie et éternelle.

« Tous les chemins mènent à Rome ! » et à Jérusalem, où vivent et se tolèrent les trois communautés c’est le Grand Pardon de Dieu. Elle est le symbole éternel sur terre du Shalom (du salut) par le retournement au Je (Dieu).

Tous les sages et tous les maîtres de toutes les cultures et de toutes les traditions affirment que le salut de l’homme passe par son intériorité ; son extériorité n’aboutit toujours qu’ à l’affrontement d’égos.

Le voile de Marie est  celui de la séduction de la Grâce qui offre à l’Homme la pureté, la virginité, la fécondité infinies et éternelles…

Il faut lever le voile de l’inculture de la Parole ou de son interprétation erronée à des fins diaboliques, pour que le voile de Marie, la Mère de tous les hommes, nous dise : « Heureux les cœurs purs ; le Royaume des cieux est à eux ! » « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car Il m’a vêtue des vêtements du salut, Il m’a couverte du manteau de la Justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux ». Isaïe 61, 10. Désormais,avec le Christ, son Fils, l’Homme (tout homme) au cœur de lui-même, « Tout se passe sur la Terre comme au Ciel… » « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » et tous les voiles seront levés…Dans « l’ennuagement du cœur » le maître soufi Ruzbehan parle des 70 voiles qui mènent à Dieu. De même dans la Sainte Loi il est écrit : « Tout vous sera pardonné 70 fois 7 fois ! ». Ce qui signifie que c’est dans la Connaissance de Dieu que s’accomplit la perfection ; c’est à la Lumière de l’Esprit de Dieu ( le Yod, le 10) que Dieu établit l’Homme à Son Image et à Sa Ressemblance (le 7, la perfection).

Dans le monde matériel, la res publica, certains demandent à d’autres d’enlever le voile ! Comme si le voile musulman n’était pas le voile juif ou chrétien ? Comme si la religion s’arrêtait au palier des maisons, des immeubles ou des foyers…

Dans le monde spirituel, « lever le voile » c’est vivre :

1) en suivant la Sagesse de Dieu : en conformant sa vie à Sa Parole

2) en écoutant Sa parole avec son cœur, en incarnant Marie : la pureté, la simplicité,la fécondité…

3) en vivant selon Sa Volonté de Genèse et  de Création d’une Vie meilleure, d’un monde meilleur…

Mais, c’est encore et peut-être toujours : « Beaucoup d’appelés et peu d’élus !» Car « seulement quelques uns sont appelés à la conscience de la nouvelle humanité !» dit Annick de Souzenelle ; 

Accomplir son retour à sa divinité c’est se convertir au travail en soi, sur soi ; c’est cheminer intérieurement ; « Lever le voile » c’est s’intérioriser pour « découvrir » la beauté de son âme. Ce qui permet d’inverser l’involution en évolution personnelle, puis familiale et par voie de conséquence sociétale ; car « de vivre c’est bien encore faut-il que ce soit beau ! » disent tous les théologiens. Et ce, peu importe le chemin extérieur dicté par l’essence, la culture, la tradition ancestrale de chacun. L’extériorité n’est que le reflet de notre intériorité ; et le retour à la Justice de Dieu en son cœur, en son âme et conscience permet d’accomplir le Commandement de Dieu : « Tu ne jugeras point ! »

La non-intégration par chacun de l’écoute, de la vision, de la compréhension nécessaire à la Vie génère l’intégrisme de la haine, de la violence et de la mort. L’absence de culte de la vie engendre dans l’inconscient collectif le culte de la mort !

Lever le voile c’est intégrer le sens de la nécessité de la vie de chacun pour tous pour construire l’Assemblée constituante d’un Seul Corps dans un même Esprit…

LE TOMBEAU VIDE

LE TOMBEAU VIDE

Evangile de Jésus Christ selon Saint Luc   24, 1-12

 Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés.

Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.

Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.

Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant.

Saisies de crainte, elles gardaient leur visage incliné vers le sol.

Ils leur dirent : « Pourquoi  cherchez – vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée : Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pêcheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite. »

Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites.

Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.

C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux apôtres.

Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas.

Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls.

Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

Les aromates que portent les femmes qui vont au tombeau n’ont trait qu’au corps.

La pesanteur de la manifestation nécessite des aromates pour atténuer l’odeur de la putréfaction.

La « légèreté » de la résurrection porte en elle la délicate senteur de l’Amour de Dieu.

Jésus ressuscité signifie que la résurrection est le parfum de l’Amour de Dieu.

Le tombeau respire ce parfum de l’Amour Divin qui l’a embaumé ; et qui n’a nécessité aucun aromate …

  • Marie Madeleine symbolise la conversion.
  • Jeanne figure le féminin de l’être de Jean, le Fils de la Lumière.
  • Marie, mère de Jacques fait référence à saint Jacques, le symbole de l’Eglise.

Les trois femmes sont les Vierges noires ; et Marie qui en apparence n’est pas là, est partout à travers ces trois Marie.

Les trois femmes symbolisent le féminin de l’être (l’intériorité) et reçoivent la vision des deux hommes en habit éblouissant (la dualité), mais pas lumineux (l’unité).

C’est bien le féminin de l’être qui va enfanter la vie de l’Eglise, autrement dit le passage de la dualité à l’unité pour que nous soyons tous membres d’un Seul et Même Corps !

La pierre roulée sur le côté du tombeau c’est l’Eglise qui vit et se transforme, et ceci en sortant du tombeau, et en se libérant de tout concept religieux ! Car l’Eglise qui resterait dans sa religiosité ne serait plus religion, et resterait enfermée, prisonnière de son tombeau.

Pierre se leva et courut au tombeau signifie que Pierre est appelé et élevé …

« Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu ! » Saint Jean : ce qui est important dans le tombeau vide, c’est de ne plus voir ; de cesser de voir avec ses yeux de chair pour voir avec son cœur …

« Au lieu de regarder les réalités d’en bas (Pierre se pencha et vit les linges et eux seuls), vous feriez mieux de regarder les réalités d’en haut. » Saint Paul

Pierre se pencha et vit les linges et eux seuls : « Vous devez quitter votre tunique de peau pour revêtir le Christ » Saint Paul

Pourquoi alors cette incrédulité chez les apôtres ?

Parce – qu’ils étaient littéralement incroyants, autrement dit, ils (leur ego) n’étaient pas morts : leur cœur n’était pas vide de tout concept comme l’était le tombeau !

Qu’est devenu le corps de Jésus ? Il s’est transmuté, transformé, transfiguré en Corps du Christ : c’est la Pierre roulée (le Cercle qu’a défini le Point).

Le mot tombeau fait référence à celui qui tombe vers le haut, qui s’abandonne à Dieu : il plonge alors dans l’abîme de Dieu …

Par la grâce du tombeau vide, la résurrection de Jésus devient Incarnation du Verbe.

Le tombeau vide est l’invitation, pour celui qui cherche la Lumière, à passer du visible (les linges et eux seuls) à l’invisible, et grâce à Dieu voir ainsi l’invisible se rendre éternellement visible.

Pour cela, il faut être appelé, invité à rentrer dans le tombeau : c’est-à-dire mourir spirituellement.

Les apôtres n’ont pas cru ce que leur disaient les femmes parce – qu’ils n’en avaient pas encore  la vision.

La Vision n’est donnée qu’à celui qui renonce à ce qu’il est pour que Dieu soit ; à l’image des apôtres de Jésus qui ne devinrent Apôtres que par la résurrection du Christ.

C’est le symbole du tombeau vide qui fait que les apôtres de Jésus sont devenus Apôtres du Christ.

Ceci parce – qu’ils sont Apôtres pour nous, c’est-à-dire pour que nous soyons apôtres.

La Vision de Dieu est celle de l’au-delà !

Ceci préfigure le Corps Mystique du Christ, autrement dit la plénitude de la Vie Spirituelle.

« Le Christ viendra ouvrir vos tombeaux pour libérer vos âmes et vos esprits enfermés et emprisonnés dans des terres d’exil … » Saint Paul

C’est Dieu Lui-même qui a fait  rouler la Pierre ! C’est le Point qui définit le Cercle …