L’IMMACULEE CONCEPTION

L ‘IMMACULÉE CONCEPTION, ou le Sens de la Vie de l’Au-delà (Céleste) dans l’au-delà (Terrestre) pour la Vie de l’Au-delà (la Vie dans la Création)

L’Immaculée Conception est une conception que l’homme ne peut avoir , car elle est exigence du Sens Absolu que l’Homme ne peut recevoir qu’au Cœur de lui-même dans la pleine et parfaite présence de son être. Il incarne alors la pureté de son âme, la simplicité de son esprit, la virginité de sa vie de tout concept. C’est le Temps du Bonheur des « pauvres de cœur et d’esprit » entrant maintenant dans le Royaume de Dieu. Voyant l’Homme, maintenant, demeurer en lui, Dieu établit Sa demeure en l’Homme. C’est le retour du Fils prodigue qui permet à chaque enfant de Dieu, qui suit cette Filiation Terrestre, de voir le Père courir à sa rencontre… C’est la Voie Sacrée de la Parole Vivante qui est le Chemin de la Vérité de la Vie : l’au-delà de l’existence; sa Transcendance.

 Avec le Nouvel Adam, le Christ-Jésus, le Père Tout Puissant féconde la « Vierge- Mère », la Nouvelle Eve qui va générer le père Terrestre. Marie a enfanté Jésus; le Christ a généré Marie qui a engendré Joseph: la pleine et parfaite verticalité du Fils sur la Croix pour son retour vers le Père Céleste, met la Femme divine en conscience de la Nouvelle filiation Terrestre en présence de Jean, de l’Apôtre vivant dans le « En Je » de la Vraie Lumière du « Je Suis ce que Je Suis »: Face à la Croix, l’Homme se retrouve face à l’Arbre de Vie du « Parfait Mystère de l’Incarnation »!

Marie incarne pour le chrétien (pour l’être qui vit en christ) l’Immaculée Conception par la pureté de son âme : Elle est sans tâche; sans « souillures, flétrissures, ordures, de ce monde. Elle « qui avait été accordée en mariage à Joseph », se retrouve dans l’étonnement lors de la visitation de l’archange Gabriel, le messager de Dieu,venu lui annoncer l’enfantement d’un fils qui siégera sur le trône de David. « Comment serait-ce possible, puisque je ne connais pas d’Homme ?» affirme Marie.

En fait ce que veut dire Marie c’est : «  je ne suis pas Homme (à l’Image et à  la Ressemblance de Dieu) dont le masculin de son être épouse le féminin de son être et enfante la Vraie Vie ». « Je ne suis pas Homme à faire naître en moi comme en l’autre de la vie ( la Co-naissance)! ». Cette humilité de Marie la place sous le regard et la Volonté de Dieu pour en faire une Matrice de la Vraie Vie pour le monde et, d’une simple personne, la Mère de tous les Hommes…

« Dans l’ordre des principes divins qui nous construisent, la Maternité précède le Mariage ! Dans cette perspective seul peut-être appréhendé le mystère chrétien de la virginité-maternité de Myriam, de celle qui unit en elle le monde divin Mi à celui de la Création Ma, reconstituant les Eaux matricielles primordiales Mayim. » Annick de Souzenelle.

 De ces Eaux naît le Fils divin (Un: Céleste comme Terrestre). Alors Marie est couronnée : épousée de Dieu ; distingués l’un de l’autre sans être séparés, le Père et Sa Création, « Sa Fille (filiation céleste) bien-aimée ». A l’instar de Jésus devenu Christ, Nouvel Adam de l’Humanité, lorsque l’Homme laisse venir à Lui les « petits enfants », Marie devient la Nouvelle Eve (la Vivante).

Chacun de nous est « vierge d’Israël », demeurant « stérile » jusqu à la pleine maturité de sa virginité : le détachement immuable au Cœur de l’être! Tout être doit chaque jour s’éveiller, en enfant de Dieu  à sa vocation, à sa mission d’aimer. Sa transformation d’enfant de l’homme en enfant de Dieu le  mène jusqu’à sa transfiguration, avec Marie, en  Vierge-Mère qui peut désormais être épousée de Dieu-Père. Tout être au cœur de lui-même, femme comme homme, devient une épousée de Dieu, l’Époux Véritable. Marie, comme Jésus, comme le Christ, comme tous les sages, tous les maîtres, ne sont plus étrangers (extérieurs) à son Cœur.

Sans le Divin Époux, l’Homme ne peut épouser pleinement la vie en lui comme en l’autre et le mariage n’est plus qu’un sacrement d’un jour qui n’est guère longtemps Lumière du Sacré. L’inconstance, l’instabilité des sentiments humains sans le retour à son cœur (la Conversion), reprennent , malheureusement très vite, le pas sur l’élévation à la conscience de l’Unique nécessaire pour la Vie: l’Amour et Sa Toute Puissance Créatrice; Dieu Lui-Même! C’est pourquoi l’homme dans le fait, incapable de revivre en lui, avec lui, pour lui, divorcé de sa propre vie ne peut que divorcer de la vie de l’autre, pour ne plus pouvoir marcher ensemble et dans la même direction.

Ce mystère de la Vierge-Mère est commun à la conscience de tous les peuples. Il s’exprime dans leurs livres sacrés, leurs chants, leurs danses, leurs iconographies.Il s’exprime dans leur inconscient collectif par un comportement extérieur obéissant à un instinct compensatoire de la vocation intérieure non assumée. Comme si l’homme était condamné à tomber dans le culte de divinités passées, sans voir ces mêmes divinités avec son Cœur, dans son Cœur : ce Point qui est tout parce qu’il est le Tout qui hurle son éternelle affirmation, depuis le Mythe de la Chute : « Un Seul Être vous manque; et tout est dépeuplé! »

Une telle relation paraîtrait incestueuse si elle ne relevait pas d’une relation Père-Fille, purement ontologique de la Création pour toute l’Humanité. Le sens de la naissance de Jésus à Bethléem, ce qui signifie « la demeure de Dieu », nous est donné par Jean, 1 : « Celui qui demeure en lui voit le Fils comme le Père demeurer en lui…et sa maison est une demeure de Dieu ! »

Par sa soumission à la Parole de Dieu et l’Incarnation du Verbe de Dieu qui s’ensuit, Marie signifie la Toute Puissance de Dieu à travers l’Homme intérieur…La Jérusalem Terrestre de son cœur est pénétrée de la Lumière de la Jérusalem Céleste : toutes les réalités d’En- Haut deviennent les réalités d’en Bas. Le monde phénoménal est éclairé de la Lumière du monde nouménal ; l’éphémère se transforme en éternel  à la Lumière des 12 tribus d’Israël et des douze Apôtres. C’est pour cette raison que la fête de l’Immaculée Conception se situe le 8e  jour du 12e mois de l’année. C’est la porte de passage de la finitude terrestre à l’Infinitude Céleste (le 8 : « la verticalité de l’être » que ne retrouve que l’Homme retourné à son Cœur-centre intelligible avec le « Viens et suis-moi » de Jésus…)

Ainsi la conception pleine et parfaite d’un enfant ne peut plus se concevoir qu’avec le Cœur. « Sil faut 9 mois pour faire l’enfant extérieur il faut une vie tout entière pour faire l’enfant intérieur » dit Annick de Souzenelle. L ‘enfantement de la Vie Éternelle ne se fait, depuis la venue du Christ, qu’au Cœur de l’Homme dès cette vie sur Terre: Il est cette 7e Jarre vide qui, remplie de l’Amour de Dieu, participe au Sang de l’Alliance Nouvelle et Éternelle. « Maintenant que tout est accompli, J’ai soif » dit le Christ. La quête du Saint Graal de l’Homme se termine dans sa Mort ontologique, dans laquelle Il ressuscite en 8 e Jour de la Création. Il n’ y aura plus de jour; il n’ y aura plus de nuit; il n’y aura plus qu’Un Seul et Même Jour: Vous tous, au Cœur de vous-mêmes. C’est l’enfantement de la Nouvelle Humanité.

L’Immaculée Conception est au yeux de l’Initié, du disciple, contenue dans le Saint Nom de Dieu : YHWH ; du Masculin de l’être unit au Féminin de l’être (les deux « H’) pour recevoir la Lumière( le Yod) et enfanter la Vie.

Le Christ au cœur de l’Homme est ce « Soleil de Justice »que l’Humanité tout entière attendait pour le Pardon du péché originel (la tentation de l’extériorité, de l’étrangeté)) et le retour au Père (la Fidélité). 

« Ce n’est plus moi qui vit c’est le Christ qui vit en moi » dit Saint Paul dont la conversion (« Qui m’aime me suive.. ») nous ramène à l’Espérance vivante de Dieu (le Père qui vient, à travers Son Fils, sortir l’homme de l’errance) pour lui éviter de plonger en plein désespoir. Ainsi, « Celui qui se fixe en Dieu ne peut se fixer sur aucune créature »dit Jean… et celui qui bâtit sa maison sur le rocher ( la solidité, la fermeté), ne va plus la bâtir sur le sable (l’incertitude).

L’Immaculée Conception n’appartient qu’à Dieu : Elle émane de Dieu- manifeste  Dieu-ramène tout à Dieu ! Elle est Sa Volonté au-delà de toute volonté. Elle n’est là que pour rappeler à l’Homme l‘exigence de Sens Absolu qui l’habite (la quête de l’Unité) : d’abandonner sa créature (sa création) pour redevenir « à l’Image et à la Ressemblance de Dieu »: créateur… « Vous devez renoncer à tout  ce que vous avez, à tout ce que vous êtes y compris vous mêmes, pour porter Ma Croix dans le monde dit Jésus  aux Apôtres ». La Croix c’est la Sainte Trinité qui crie de tout Son Cœur (le centre de la Croix dans lequel s’accomplit la Tri-unité) : »le Sacré Cœur ») à la « Femme : voici ton Fils; et au Fils : voici Ta Mère!’ . C’est l’Arbre de Vie qui porte l’Espérance, la Foi et la Charité de Dieu: les fruits de Son Amour. C’est quand l’homme « abandonne  » son humanité qu’il retrouve sa divinité!

Et bien au-delà encore, c’est quand l’Homme repasse du créé à l’incréé qu’il retrouve l’Image qu’il était bien avant qu’il ne soit, pour un retour à un face à face avec Dieu ! L’ordre de la Genèse est rétabli en vue de la Création…Et le retour à l’Un, à la Source, figure Son Assomption, le Parfait Au-delà de cette Matrice de Vie Infinie et Éternelle, pour que tout dans cette Filiation Céleste comme Terrestre soit Manifestation du Principe Un à travers Son Enfantement maintenant Divino-Humain, depuis son retour auprès de Son Fils : celui de la Nouvelle Humanité…

Par Son élévation, Marie n’est plus une divinité qu’on vénère et qu’on prie; Elle est la pureté , la simplicité, la virginité (de tout concept), la fécondité, de notre âme! C’est  en ce sens qu’Elle est Mère de tous les Hommes...

« Pourquoi Dieu s’incarne en l’Homme? C’est pour que l’Homme devienne dieu! dit St Paul; « Par l’ Amour (la Grâce) nous sommes des dieux auprès (au regard) de Dieu » dit St Jean. Quand l’Homme est confirmé de la Présence, il ne peut plus affirmer.

« Seigneur ouvre ma bouche pour que Ta Parole soit vivante dans ce monde » St Paul, et que « les tiens me pardonnent si quelque chose vient de moi ». « Et maintenant , je garde mon âme dans le Seigneur comme un enfant dans les bras de sa mère; comme St Augustin.